Vendredi 25 mars, l’AFPS-Trégor et l’association "Rencontres" recevaient Stéphane Hessel sur la scène du Carré Magique à Lannion pour une conférence-débat intitulée : "Les atteintes aux droits de l’Homme : l’exemple de la Palestine.
Après les conférences de Morlaix, l’avant-veille et de Lamballe la veille, qui avaient fait salle pleine, la conférence lannionaise s’est tenue à guichet fermé, les 850 places que contient le Carré Magique ayant toutes été réservées au cours des semaines et des jours précédents..
Après un exposé d’une demi-heure, le débat avec la salle, centré sur la dénonciation de la colonisation et le droit du peuple palestinien à disposer d’un état national, a duré une heure environ.
Stéphane Hessel a particulièrement insisté sur l’importance de fonder l’engagement aux côtés du peuple palestinien sur le droit international dont les résolutions du conseil de sécurité de l’ONU sont des constituants essentiels... Le Tribunal Russel sur la Palestine, la campagne BDS et l’envoi de la seconde flotille de la liberté pour briser le blocus de Gaza ont tour-à-tour été évoqués comme des exemples de mobilisation de la société civile de nature à imposer le respect de ce droit par Israël.
L’actualité immédiate s’est bien sûr invitée dans ce débat, lorsqu’un intervenant fit part de son indignation face à l’attitude sélective du conseil de sécurité, refusant toute intervention pour imposer le droit pendant et après les massacres de l’armée israélienne à Gaza en décembre 2008-janvier 2009 - dans le cadre d’un conflit international - et autorisant aujourd’hui des frappes aériennes en Lybie... dans le cadre d’un conflit interne à cet état souverain.
Stéphane Hessel rapplelait que l’ONU ne dispose pas de ses propres forces militaires et que ses décisions sont soumises à l’unanimité des membres permanents du conseil de sécurité qui disposent chacun d’un droit de veto. Il formait alors le voeu d’une évolution des institutions et du fonctionnement de l’ONU vers une meilleure représentativité de la communauté internationale. Et tout en rappelant que le droit international est fondé sur le respect de la souveraineté nationale des états membres, il faisait valoir que la plupart des atteintes aux droits de l’homme, y compris de crimes contre l’humanité, ont lieu à l’intérieur de ces états, interpellant la communauté internationale quant aux limites d’une telle souveraineté.
Bref, un débat à la fois, riche,ouvert et serein, exempt de solutions à l’emporte-pièces, et qui, à défaut d’avoir apporté des réponses définitives aura eu le mérite de poser les questions relatives aux droits de l’homme, en termes à la fois réalistes et mobilisateurs.
Une mobilisation et un engagement concrétisés par une distribution de tracts sur le parvis du Carré Magique des militants du collectif BDS-Trégor et par la présence dans le hall d’un stand de l’AFPS-Trégor, invitant les participants à la soirée à apporter leur contribution à l’opération "Un bateau pour Gaza", à signer les pétitions en soutien aux inculpés de la répression anti-BDS, pour la libération de Salah Hamouri, pour la création d’un TPI qui juge les crimes de guerre commis par Israel lors de l’opération "plomb durci".... et pour adhérer à l’AFPS !