Soirée "Vivre, mourir et naître à Gaza" à Perpignan
La musique des trompettes fit tomber les murs de Jéricho... Mais la vérité dite avec poésie produit quelquefois le même résultat. Le samedi 24 janvier à Perpignan, David Segarra, avec son témoignage lumineux et ses images pleines de vérité et d’émotion a fait tomber, le temps d’une soirée, les murs épais de l’indifférence, du silence complice et du mensonge.
David Segarra est un cinéaste et un photographe catalan de Valencia. Il avait participé, avec des volontaires internationaux du monde entier, à l’aventure du bateau de la liberté qui voulait porter 10 000 tonnes d’aide humanitaire aux Palestiniens durant le blocus de Gaza. Mais leur bateau avait été attaqué illégalement par l’armée israélienne dans les eaux internationales de la Méditerranée. Bilan : 9 morts et une trentaine de blessés. Ce crime contre le droit international ne souleva pas la moindre indignation des dirigeants du gouvernement français de l’époque.
David vient de passer trois mois à Gaza, à la veille des massacres de juillet et août. Il a été frappé par ce qu’il y a vu : malgré la misère et les destructions, la joie des enfants, et la capacité d’un peuple a valoriser la moindre parcelle de vie, de fraternité et de bonheur dans un pays écrasé et exsangue. Mais David a constaté que cela n’intéresse pas la grande presse : aucun journaliste international n’était présent à Gaza durant les trois mois de son dernier séjour. Ils ne viennent que pour filmer la mort et la violence mais « Gaza, c’est surtout la vie » nous dit David. C’est aussi ce que montre son livre « Vivre, mourir et naître à Gaza ».
Cette soirée catalano-palestinienne fut peut être difficile à suivre par quelques uns d’entre nous. Il aurait fallu pouvoir traduire simultanément le Catalan, le Français, le Castillan et l’Arabe. Mais nos langues sont comme un camaïeu chatoyant. L’arabe, le catalan, le français et le castillan sont une des richesses de notre région. Ce sont les langues de nos mères, et de nos grands-mères, celles du cœur et de la culture face à cette langue universelle, froide et sans conscience qui est celle des échanges financiers et du dollar.
Cette soirée était organisée par le Casal (centre culturel Catalan) et France Palestine solidarité 66. Merci à notre camarade catalane Marta qui a fait un travail de traduction impressionnant !
Merci aussi à Pascale pour son témoignage de militante chilienne : « durant la nuit glacée de la dictature de Pinochet au Chili, nous devions combattre et résister. La mort et la torture pouvaient nous attendre à tout instant. Mais dans le monde entier, des gens qui ne nous connaissaient pas manifestaient leur solidarité avec la résistance chilienne et cela nous donnait la force de continuer. Aujourd’hui, le rôle de la solidarité internationale avec la Palestine est tout aussi important pour ce peuple en résistance. »
Oui, face au mur de la honte, de l’indifférence et du mensonge, renforçons la campagne internationale BDS : boycott, désinvestissement et sanctions contre l’état colonisateur !