Dans une réunion mercredi avec les responsables de la défense, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a ordonné que la construction de la barrière de sécurité en Cisjordanie s’accélère, tout en approuvant une proposition de modification du tracé sur l’un des tronçons les plus controversés du projet.
Il a ordonné en priorité l’achèvement de la construction autour de Jérusalem et donné instruction aux responsables du ministère de la Défense de résoudre les difficultés légales qui retardent actuellement la construction de plusieurs segments du mur.
"Peu importe le budget. Construisez-la le plus rapidement possible", a déclaré Sharon, cité par un conseiller, à des hauts responsables de la sécurité. "Construisez-la à plusieurs endroits en même temps pour que ça aille plus vite."
Israël a construit jusqu’à présent plus d’un tiers de cette barrière de 600 kilomètres censée empêcher les activistes palestiniens de s’infiltrer en Israël pour y commettre des attentats.
Les Palestiniens rétorquent que ce mur, jugé illégal l’an dernier par la Cour internationale de justice, les prive d’une partie des terres constituant la base d’un éventuel Etat palestinien.
Sharon avait promis l’an dernier d’achever la construction de l’édifice d’ici octobre 2005. Selon des responsables, décembre serait une date limite plus réaliste aujourd’hui.
Mofaz propose une modification du tracé près d’Ariel.
Afin de satisfaire la Cour suprême israélienne, qui a ordonné que le moins de souffrances possibles soient infligées aux Palestiniens, le ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, a proposé mercredi que le tracé du mur autour de la colonie juive d’Ariel soit modifié.
Selon des responsables s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, Sharon a évoqué la proposition de Mofaz lors de la réunion de sécurité spéciale mercredi et a accepté de la soumettre à son cabinet.
Le nouveau tracé contournerait toujours Ariel et d’autres colonies situées en Cisjordanie afin de les inclure du côté israélien de la barrière mais il épargnerait davantage de villages palestiniens et allégerait les restrictions de déplacements imposées aux Palestiniens.
Ce tronçon est très contesté car Ariel, une colonie de 20.000 habitants, est située à 17 km de la frontière israélienne, à l’intérieur de la Cisjordanie.
La portée exacte de la proposition de Mofaz n’est pas encore très claire mais, selon une source gouvernementale, "cela rendra la vie des Palestiniens plus facile".
Cette annonce n’a en rien apaisé les récriminations palestiniennes. "Notre position sur le mur n’a pas changé. Il est illégal et nous ne l’accepterons pas", a déclaré le ministre du Plan Ghassan al Khatib.