Palestine - rapport spécial
Des députés britanniques du Parti Travailliste et des députés démocrates libéraux ont appelé à une protection urgente des réfugiés palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Cet appel est parvenu pendant une conférence générale organisée par le Centre palestinien Al-Aoda, le retour, dont le siège est à Londres.
Elle a été organisée pour la commémoration du quatrième anniversaire de l’Intifada d’ Al-Aqsa et du 22ème anniversaire du massacre de Sabra et Shatila, dans le bâtiment du Parlement britannique sous le titre de :
"La protection internationale des réfugiés palestiniens en Cisjordanie et la bande de Gaza".
Le parlementaire travailliste Nil Gérard a présidé la conférence durant deux heures.
Le député Tom Brayk, le porte-parole des Démocrates Libéraux, l’avocat Sabah Al-Mokhtar, le président de l’Association des avocats arabe au Royaume-Uni, le docteur Saraj Sayit, conférencier du droit international à l’université de Londres-Est, le docteur Dawoud Abdallah, chercheur important du Centre palestinien d’Al-Aoda, étaient parmi ceux qui ont prononcé des discours.
Un bon nombre de ceux qui s’intéressent à la cause palestinienne, des personnalités des médias, des académiciens, y ont participé.
Des diplomates dont des ambassadeurs arabes et occidentaux parmi lesquels Ali Mohsin Hamid, le président de la Ligue Arabe, et des représentants des ambassades arabes et occidentales dont l’Allemagne, le Liban et l’Afrique du Sud étaient parmi les participants.
Le retour est un droit individuel, il est aussi collectif
Le député britannique travailliste Nil Gérard a parlé du Comité parlementaire commun pour le Moyen-Orient, notamment le Conseil de Recherche de la Vérité, créé en 2000 et qui a effectué une visite dans les camps de réfugiés en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, en Jordanie, en Syrie et au Liban.
Ce comité a inspecté la situation de façon directe et a eu de longs dialogues avec les réfugiés sur leurs conditions de vie et sur ce qu’ils attendaient de l’avenir.
Le député travailliste a souligné que le Conseil a constaté une réalité, -c’est que les réfugiés sont attachés à leur total droit de retour dans leur patrie et dans leurs foyers.
Le député Gérard a affirmé que le droit au retour est un droit individuel. Il est aussi collectif. A partir de cette réalité, personne ne peut discuter ce droit ou le négliger.
Il a souligné que le rapport du Conseil a été traduit en arabe et envoyé dans les camps afin que les réfugiés se rassurent, qu’ils sachent que leurs avis avaient été écrits dans le rapport et que leur exigence du droit au retour a été transmis aux responsables et à ceux qui ont le pouvoir.
Le député travailliste a confirmé les efforts du Conseil pour avoir des contacts avec des parlementaires en Allemagne, aux Pays-Bas et en France pour organiser les soutiens aux droits palestiniens.
De son côté, le représentant des démocrates libéraux Tom Brayk s’est concentré sur le sujet du droit au retour en appelant toutes les parties, notamment Israël, à respecter les décisions internationales, la décision 194 en tête.
Il a confirmé la position de son parti appelant à considérer le problème des réfugiés palestiniens comme "un élément capital pour résoudre le problème palestinien". Il a sévèrement condamné les dernières déclarations de Bush appelant à abandonner le droit au retour. Le député travailliste a aussi condamné "la position ambigüe" du Premier Ministre britannique.
Le docteur Dawoud Abdallah, chercheur au Centre palestinien Al-Aoda, a parlé de quelques événements qui s’étaient passés dans les Territoires Palestiniens Occupés, notamment l’interdiction abusive faite aux responsables de l’UNRWA de remplir leurs obligations.
Dans son discours, le chercheur s’est focalisé sur l’interdiction au représentant général de l’UNRWA Peter Hansen par les autorités d’occupation de sortir de la bande de Gaza pour entrer en Cisjordanie.
Il a parlé aussi des tirs sur les écoles de l’UNRWA en Cisjordanie comme dans la bande de Gaza.
Appel à un rôle égyptien plus efficace
De son côté, Sabah Al-Mokhtar, avocat connu, a douté dans son discours de l’existence d’une justice internationale dans le monde actuel.
Cet avocat, qui est le président des avocats arabes au Royaume-Uni, a dit : "La poursuite du refus que sept millions de Palestiniens vivent sur leur terre et celle de leurs grands-parents reflète l’inexistance de la justice, ce qui est une honte pour le monde moderne"
L’avocat Sabah Al-Mokhtar a affirmé : "Le temps est venu d’ affronter tous ceux qui parlent du droit international sans appliquer leurs discours"
Il a appelé : "Les grands pays de la région, l’Egypte en particulier, à assumer un rôle plus grand pour défendre les droits du peuple palestinien et le protéger, au lieu d’être un simple médiateur entre l’agresseur et la victime".
Les violations par l’occupant sont une évidence,
pour le droit international
L’avocat et le conférencier Sirah Sayt a considéré l’absence de la protection internationale des réfugiés palestiniens comme le résultat de "la politisation des lois internationales".
"La violation des droits internationaux [n’est pas condamnée] par les puissants quand ça les arrange. Ils les appliquent lorsque cela les arrange".
Sayt a parlé de la non application du traité de Genève de 1951 quant au droit des réfugiés palestiniens d’avoir une protection.
Il a parlé de l’échec du Conseil de réconciliation des Nations- Unies en Palestine (UNCCP) dans sa mission, selon la résolution 194.
Il a affirmé que les violations quotidiennes dans les Territoires Palestiniens montrent de façon claire que les principes du droit international peuvent être soumis à des "épreuves réelles".