Moatassem Al Menawi est le directeur des relations publiques du ministère de l’Education dans la bande de Gaza. Ce haut fonctionnaire était dix ans durant salarié du Hamas, au pouvoir dans l’enclave. Et il ne cache pas une certaine inquiétude quant à son avenir. « Pour être honnête, nous avons peur qu’ils licencient tous les employés actuels du ministère. Mais nous espérons que cela ne se produira pas », explique-t-il.
Le Hamas a actuellement 43 000 salariés. De son côté, l’Autorité palestinienne dispose de ses propres fonctionnaires, qui pour beaucoup ne travaillent plus depuis la prise de pouvoir du Hamas. Ce sont ces deux administrations qu’il faut fusionner.
Ghazi Hamad est vice-ministre des Affaires étrangères, l’un des cadres du mouvement islamiste. « C’est l’un des points clés pour la réussite du processus de réconciliation. Ces fonctionnaires ont passé dix ans à travailler pour la sécurité, la stabilité ou la prospérité de la société gazaouie. Ce n’est pas juste de leur dire qu’ils doivent désormais rentrer chez eux », estime-t-il.
Un comité technique a été mis en place pour étudier les dossiers de chacun des fonctionnaires et décider de leur future affectation. Un défi de taille, mais réalisable, assure Ghazi Hamad qui a fait partie de précédentes équipes de négociations. « Je sais que ce n’est pas facile, mais je pense qu’on peut régler cette question. Sur le plan financier comme administratif. Je pense que ce n’est pas si compliqué », assure-t-il.
Au ministère de l’Education, Moatassem Al Menawi aimerait conserver ses fonctions actuelles. Mais si le comité technique lui demande de quitter son bureau, il assure qu’il acceptera la décision. « Si elle n’est pas basée sur des motifs politiques », précise-t-il.