PNN a parlé à plusieurs personnes dans le nord ouest de la Cisjordanie afin de recueillir leurs impressions après ce discours d’1 heure 40.
Pendant le discours du Président Mahmoud Abbas samedi 16 décembre au cours duquel il a “rompu le fil ténu entre le gouvernement et la présidence » et montré de l’agitation par moments, la plus grosse partie de l’auditoire était partagée entre peur et suspense, le visage silencieux.
Jamal Musharaf, formateur au Département de l’Education, nous a déclaré : « Je ne suis pas content du discours d’Abu Mazen. Ca alimente le conflit et on a vu tout de suite des manifestations et des affrontements dans les rues. La solution c’est un gouvernement d’unité nationale parce que l’idée de faire des élections anticipées vient clairement des Américains et des Israéliens et qu’elle alimente le conflit entre le Fatah et le Hamas [1].”
Le Gouverneur adjoint de Qalqilia, le Dr Sameeh Nasser, a annoncé : “J’approuve le contenu du discours du président, mais je demande la formation d’un gouvernement d’unité nationale et j’ invite le Hamas et le Fatah à intensifier le dialogue et à trouver des solutions pour mettre fin à la crise.”
Ahmad Shreim Mustashar, membre du Conseil législatif et du Conseil révolutionnaire du Fatah a affirmé : “Je suis favorable à des élections anticipées si le gouvernement d’unité nationale n’aboutit pas. Les Palestiniens en ont assez du Fatah et du Hamas et le discours du président Mahmoud Abbas est une position équilibrée qui laisse la porte ouverte au dialogue et au gouvernement d’unité nationale mais qui dit que les élections sont une manière de sortir de la crise actuelle".
Un journaliste du site Arabs ’48 nous a dit : “Pendant le temps que j’ai passé à Qalqilia j’ai constaté des positions contradictoires concernant le discours du Président Mahmoud Abbas. Il y a ceux qui s’opposent aux élections sans équivoque, qui appellent au gouvernement d’unité nationale et qui affirment que le Hamas et le Fatah devraient être égaux dans l’avenir. Certains ont dit que le Fatah gagnerait et j’ai senti de la peur chez eux à cause des combats internes et de ce qu’on peut redouter s’il y a vraiment des élections avant l’heure.”
Hammad Fattah, 50 ans, commerçant, a déclaré : “Je suis contre les élections anticipées recommandées par Mahmoud Abbas, pour deux raisons. La première c’est qu’elles sont un contournement de la volonté du peuple palestinien et la seconde parce que ces élections compliqueraient la scène palestinienne et seraient une perte de temps. En plus, il faut donner une chance au gouvernement actuel avant de dire s’il a réussi ou échoué.”
Un vendeur de légumes de 55 ans, Khalil Saleh, pense : “Je suis contre des élections législatives et présidentielles anticipées, car s’il y a élection, les résultats ne seront pas valides.”
Bakr Sherif professeur en retraite, a dit à PNN, “Il nous faut penser à la réalité puisque l’Autorité n’existe pas vraiment ici. La plupart des ministres sont en prison et même le Président Abbas ne peut pas sortir (de Palestine) sans la permission d’ Israël.”
(*)Yahoo :
dimanche 17 décembre 2006, 22h30
Cessez-le-feu à Gaza après une explosion de violences partisanes
Par Sakher ABOU EL-OUN
GAZA (AFP) - Les mouvements palestiniens, dont le Fatah et le Hamas, ont convenu dimanche soir d’un cessez-le-feu pour mettre fin à une explosion de violences partisanes ayant fait trois morts et plus de 30 blessés au lendemain de l’appel du président Abbas à la tenue d’élections anticipées.
"Il y a eu un accord entre tous les groupes armés palestiniens pour un cessez-le-feu et pour mettre un terme aux violences", a affirmé Ibrahim Abou Naja, chef d’un haut comité chapeautant tous les groupes armés palestiniens.
"Il y a eu un accord pour cesser le feu et stopper tous les combats. Cet accord stipule aussi que les hommes armés ne doivent pas circuler dans les rues", a confirmé un porte-parole du mouvement islamiste Hamas, Ismaïl Radouane.