[1] voir Reuters , relayé par le Monde :
La marine israélienne menace d’aborder le "Rachel-Corrie"
La marine israélienne abordera le cargo irlandais "Rachel-Corrie" si celui-ci poursuit sa route vers la bande de Gaza, annonce une porte-parole de Tsahal.
"S’ils ne nous laissent pas le choix, nous devrons monter à bord du bateau", a dit le lieutenant-colonel Avital Liebovich à Reuters.
La marine israélienne s’est portée au devant du navire irlandais, cinq jours après l’assaut meurtrier des commandos de marine contre une flottille qui tentait aussi de forcer le blocus du territoire palestinien.
Tsahal a indiqué dans un communiqué que le cargo n’avait pas répondu à deux appels radio lui demandant de se dérouter vers le port israélien d’Ashdod.
"Ils n’ont pas été abordés. Ils sont suivis", a dit pour sa part Greta Berlin, porte-parole du mouvement pro-palestinien "Gaza libre".
Sur la chaîne de télévision Al Djazira, un journaliste présent à bord du "Rachel-Corrie" a dit qu’il voyait des navires israéliens à faible distance. "Ils nous suivent. Mais il n’y a pas eu de contact", a-t-il ajouté.
"C’est la marine israélienne. Vous approchez d’une zone de conflit sous blocus naval (...) Le gouvernement israélien (...) vous invite à gagner le port d’Ashdod. La livraison (à Gaza) de votre cargaison se fera par voie terrestre, sous notre supervision, en accord avec les règlements officiels", a déclaré la marine israélienne au "Rachel-Corrie".
Les autorités israéliennes avaient réaffirmé vendredi qu’elles ne laisseraient pas ce navire forcer le blocus de Gaza. Elles se disent prêtes en revanche à le laisser gagner Ashdod.
Mais les activistes refusent. "Ils n’iront pas (volontairement) à Ashdod", a précisé Greta Berlin.
A Dublin, le ministre irlandais des Affaires étrangères, Micheal Martin, a affirmé que les passagers du "Rachel-Corrie" étaient prêts "à accepter une inspection en mer avant de gagner Gaza".
"NOUS STOPPERONS LE RACHEL-CORRIE"
Le cargo avait appareillé lundi de Malte avec une cargaison d’aide humanitaire convoyé par des militants pro-palestiniens.
Son arrivée à proximité des côtes fait craindre une nouvelle confrontation violente après l’assaut meurtrier mené lundi par des commandos de la marine israélienne contre une flottille de six bateaux qui tentaient eux aussi de passer.
Neuf militants turcs pro-palestiniens ont été tués lors de cette opération qui a eu un effet dévastateur pour l’image d’Israël.
La Turquie, principal allié musulman du pays, envisage de revoir ses relations avec l’Etat juif ; les Nations unies, l’Union européenne et la Russie ont appelé à l’ouverture immédiate du territoire palestinien ; les Etats-Unis ont souligné vendredi soir que le blocus n’était plus tenable.
Israël affirme pour sa part que ce blocus est indispensable pour éviter que des armes et des équipements militaires parviennent aux islamistes du Hamas, qui contrôlent le territoire côtier depuis juin 2007.
"Nous stopperons le navire ainsi que tout autre bâtiment qui chercherait à nuire à la souveraineté d’Israël. Il n’y a aucune chance pour que le ’Rachel-Corrie’ atteigne le littoral de Gaza", a prévenu vendredi Avigdor Lieberman, le chef de la diplomatie israélienne.
Une nouvelle confrontation violente accentuerait l’isolement d’Israël.
Mais l’équipage du "Rachel-Corrie" a annoncé cette semaine qu’il n’opposerait pas de résistance à une éventuelle intervention des forces israéliennes.
"S’ils nous abordent, nous leur montrerons que nous ne sommes pas agressifs, nous serons assis, nous leur montrerons que nous n’avons rien dans nos mains", a déclaré jeudi Derek Graham, membre du mouvement Gaza libre et propriétaire du bateau, joint jeudi par téléphone par l’agence Reuters.
L’Irlandaise Maired Corregan-Maguire, lauréate du prix Nobel de la paix en 1976, et Denis Halliday, un ancien haut fonctionnaire des Nations unies, se trouvent notamment à bord de cet ancien navire marchand.
Le bateau a été rebaptisé du nom d’une militante pacifiste américaine tuée par un bulldozer israélien en 2003 à Gaza.
Reuters | 05.06.10 | 10h30 par Ori Lewis JERUSALEM http://www.lemonde.fr/depeches/2010...
[2] voir aussi el Watan :
L’affrontement semble inévitable avec l’armée israélienne : Le Rachel Corrie sur les traces de la Flottille de la liberté
Le cargo Rachel Corrie, affrété par une organisation irlandaise pour acheminer de l’aide humanitaire à la bande de Ghaza, se dirigeait, hier, vers l’enclave palestinienne, a annoncé le mouvement irlandais dans un communiqué.
Auparavant, le mouvement Free Gaza, organisateur de la flottille d’aide pour Ghaza, arraisonnée en début de semaine par Israël, avait fait état d’une perte de contact avec le navire. « Le Rachel Corrie poursuit sa route vers Ghaza », a affirmé la Campagne de solidarité Irlande-Palestine, précisant avoir réussi à joindre les passagers dans la matinée. Jenny Graham, une passagère à bord, a déclaré hier matin par téléphone satellitaire : « Nous sommes à environ 150 miles de Ghaza, avançons à bonne allure, et espérons arriver à Ghaza demain matin (aujourd’hui) », selon le texte. De son côté, le directeur général des Affaires étrangères israélien, Yossi Gal, a fait savoir qu’Israël n’avait « aucun désir de confrontation ». « Nous n’avons aucun désir d’aborder le navire. Si le bateau décide d’aller jusqu’au port d’Ashdod, alors nous garantirons sa bonne arrivée et nous ne l’aborderons pas », a-t-il affirmé dans un communiqué. « Israël est prêt à recevoir le bateau et à décharger sa cargaison. Après l’avoir inspecté, et s’être assuré qu’il ne transporte pas d’armes ou de matériel de guerre, nous sommes prêts à livrer tout le chargement à Ghaza », en coopération avec l’ONU et les organisations internationales, a ajouté M. Gal. Le Rachel Corrie, à bord duquel voyagent 15 personnes de nationalités irlandaise et malaisienne, dont un prix Nobel de la paix et un ancien responsable de l’ONU, transporte un millier de tonnes d’aide, selon les organisateurs. Il devait initialement faire partie de la flottille arraisonnée le 31 mai.
Cap sur Ghaza
Ce cargo compte toujours passer outre le blocus israélien, a affirmé, hier, Mairead Maguire, prix Nobel de la paix qui se trouve à bord. Le bateau, affrété par l’organisation irlandaise Campagne de solidarité Irlande-Palestine (IPSC), devrait se trouver à une quarantaine de kilomètres des côtes de Ghaza ce matin, a déclaré Mme Maguire, 66 ans, sur les ondes de la radio publique irlandaise RTE. « Nous ne sommes pas en contact avec les Israéliens et les Israéliens ne sont entrés en contact avec aucune des personnes à bord de ce navire, mais nous sommes totalement déterminés à mener le navire à Ghaza », a-t-elle dit via un téléphone satellitaire. « L’un des éléments qui nous parviennent est qu’Israël pense que nous allons diriger ce navire et sa cargaison vers Ashdod. Mais nous n’avons aucune intention d’aller à Ashdod qui est en Israël », a-t-elle poursuivi.
Or, un communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères a réitéré sa demande au navire irlandais d’accoster dans le port israélien d’Ashdod, près de Tel-Aviv (sud). Le scénario de la Flottille de la liberté semble donc inévitable. Mais, « nous n’avons pas peur », souligne Mairead Maguire. Et d’ajouter : « Nous sommes partis pour livrer cette cargaison à la population de Ghaza et ce que nous souhaitons faire, c’est briser le siège de Ghaza. » Mairead Maguire affirme également que « nous ne sommes pas disposés à autoriser Israël à contrôler le navire. Notre cargaison a été inspectée par des responsables du gouvernement irlandais, par des responsables syndicaux à Dundalk (un port d’Irlande du Nord) et par des responsables du parti écologiste. » Le prix Nobel de la paix 1976 est d’autant plus décidée à aller au bout de l’aventure que la population de Ghaza – 1,5 million d’habitants, dont 30% âgés de moins de 18 ans – subit un « siège cruel » : « C’est une punition collective infligée par le gouvernement israélien. Elle enfreint le droit international et les droits de l’homme. »
Par Agences, H. M.
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