Ainsi, la tension est-elle montée entre la Syrie et l’Etat hébreu suite à la violation par des avions israéliens de l’espace aérien syrien. Une mesure incompréhensible dans la mesure où rien ne justifie une escalade.
Les autorités israéliennes ont tenté, au départ, d’observer le mutisme au sujet de cette opération. Mais la presse aussi bien par la radio publique que la radio militaire, quasiment une source officielle, n’ont pas manqué de confirmer cette opération avant qu’un responsable, le ministre des Retraités, Rafi Eitan, qui est également membre du Cabinet de sécurité, ne vienne quasiment le confirmer en attaquant la Syrie, l’accusant de terrorisme et mettant en doute sa volonté de paix. De plus, des commentateurs ont révélé que le premier ministre, Ehud Olmert, et plusieurs responsables militaires avaient affiché leur satisfaction, quelques heures après l’incident. Secret de polichinelle, donc. Les Israéliens croient rire sous la barbe et provoquer ainsi Damas.
Rien de surprenant, en plus que Washington observe le silence. Le département d’Etat a refusé de commenter ces informations. D’ailleurs, selon un responsable du département d’Etat, Washington ne s’inquiète pas outre mesure de ce regain apparent de tension entre Israël et la Syrie. De toute façon, Damas est dans le collimateur américain, il est accusé par les Etats-Unis de torpiller les efforts de paix au Proche-Orient et de faire cause commune avec l’Iran. Cela dit, Washington et Tel-Aviv font l’impasse sur l’occupation israélienne du plateau du Golan conquis par Israël durant la guerre de juin 1967 puis annexé en 1981. Sa restitution totale est exigée par Damas, ce qui est normal s’agissant d’un territoire syrien et dont la restitution figure dans les différentes résolutions internationales.
Ce ballon d’essai israélien pose donc beaucoup de questions, mais une chose est sûre : Israël est un fauteur de troubles et veut semer le doute et sans doute exclure toute discussion sur le Golan. Une autre politique faite d’obstination et d’obstacles.