Tous les prisonniers d’avant Oslo devaient être libéré au moment des accords. Cela fait une disposition de plus de ces accords qui n’est pas respecté par les Israéliens.
Sami Younis est dans un enfer, et les Israéliens refusent de le libérer.
"Il a donné sa vie pour son peuple et je ne vais pas renoncer à l’espoir », a déclaré sa fille Kawther Younis cette semaine.
Son père est classé huitième sur la liste des prisonniers oubliés publiée par l’Internationale des Amis de l’Humanité.
Les prisonniers politiques palestiniens venant de l’intérieur de la Ligne verte, ou des frontières mêmes d’Israël, ne sont pris en compte pour des négociations ou un échange de prisonniers. Le prisonnier franco- palestinien Salah Hamouri est à ce titre, en tant que résident de Jérusalem dans une situation semblable. Malgré tout, la famille Younis, et l’intéressé lui-même gardent espoir.
Cheveux gris, la peau abimée par l’absence de soleil, Younis est aujourd’hui âgé de 77 ans. Il est né en 1932 dans le village de Nara, intégré aujourd’hui aux frontières israéliennes. Il a ainsi connu la Naqba et les discriminations raciales.
Sa fille Kawther parle de son père comme d’un home de compassion, qui a toujours fait son possible pour offrir à sa famille une vie décente.
‘’Il était chauffeur de taxi’’ a déclaré sa fille aux ‘’Amis de l’humanité’’. ‘’Avant d’être arêté, il étudiait l’architecture a Haïfa’’, ville peuplée de palestinien au sein des frontières israéliennes. “Il a toujours travaillé dans l’esprit de l’amour de la terre ".
L’histoire de sa détention
‘’C’était après minuit, le 5 janvier 1983’’ précise sa fille. ‘’Des dizaines de véhicules militaires ont envahi le village d’Ara et entouré notre maison. Nous avons été surpris et ne comprenions pas le but de l’opération. Quand peu de temps après, quand nous avons réalisé que le but était de prendre mon père, nous étions complètement sous le choc. Il a été transféré dans un centre d’interrogatoire où il a séjourné pendant plusieurs mois.”
Kawther poursuit : “D’emblée, le tribunal militaire a requis la peine de mort ce qui nous a d’autant plus choqué. Mais par la grâce de Dieu, un appel à cette décision a été gagné et le tribunal a émis une peine d’emprisonnement à vie. Bien que cette peine était injuste et douloureuse, cela demeurait mieux que la peine de mort car cela nous permettait de garder l’espoir d’une libération.’’
Son père est le doyen des prisonniers politiques palestiniens des frontières israéliennes de 1948, et son âge en fait un cas unique. Malgré tout, ‘’la puissance occupante continue sa détention et exacerbe ses souffrances", explique Kawther.
Des maladies chroniques
Après de nombreuses décennies passées dans les prisons israéliennes, Younis souffre de nombreux problèmes de santé : il a été victime d’une crise cardiaque, d’une opération pour enlever une tumeur dans l’intestin, et souffrent de nombreuses inflammations qui nécessitent la prise d’une vingtaine de comprimés par jour.
Kawther confie que son père "nous a toujours dit de défendre nos droits, jusqu’au dernier jour de notre vie’’.
Conscient de l’intransigeance des forces d’occupation, Younis a demandé à sa famille qu’en cas de décès dans les prisons israéliennes, il soit enterré dans sa ville natale. "Il nous a dit qu’il veut être mis à la place qu’il aime."