À Bethléem, en Cisjordanie, les quelque 2000 délégués qui participent au congrès du Fatah ont approuvé, dimanche, la nouvelle charte qui encadrera l’action du parti politique laïc au cours des prochaines années.
La nouvelle charte réitère que le parti, dont est issu le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, préconise une solution négociée avec Israël, mais précise que la résistance armée demeure une option envisageable au besoin.
En dépit de notre engagement en faveur de l’option d’une paix juste et de nos efforts pour y aboutir, nous ne renonçons à aucune option et nous croyons que la résistance sous toutes ses formes est un droit légitime des peuples occupés face à leurs occupants.
— Résolution du Fatah
Le Fatah, dirigé par Yasser Arafat pendant 40 ans, indique par ailleurs qu’il « reste fidèle aux martyrs et aux prisonniers, et exprime son attachement aux demandes traditionnelles du peuple palestinien, soit la libération de ses terres, incluant Jérusalem, le démantèlement des colonies [juives] et le retour des réfugiés » palestiniens.
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L’adoption de cette charte n’a pas eu l’heur de plaire aux Israéliens. Le ministre de l’Environnement, Gilad Erdan, a déclaré que cette politique démontre que le Fatah ne souhaite pas vraiment parvenir à un compromis avec Israël. Le ministre de l’Information, Yuli Edelstein, a assimilé le Fatah au mouvement islamiste Hamas, une organisation considérée comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et le Canada. Le Hamas est au pouvoir dans la bande de Gaza.
Nétanyahou, colonisateur avéré
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou répète pour sa part qu’il n’entend absolument pas évacuer les colonies juives des territoires palestiniens occupés en Cisjordanie, même si cela contrevient aux résolutions des Nations unies et aux demandes des Palestiniens.
Au début de la rencontre hebdomadaire de son gouvernement, dimanche, le chef du gouvernement a affirmé que le retrait des 8000 colons juifs de la bande de Gaza, mise en oeuvre par le gouvernement d’Ariel Sharon, en 2005, avait été une erreur.
Le retrait de la bande de Gaza ne nous a apporté ni la paix ni la sécurité. Ce territoire est devenu une base contrôlée par le Hamas pro-iranien, et nous ne commettrons pas à nouveau une telle erreur [...] Nous n’allons pas créer de nouveaux évacués.
— Benyamin Nétanyahou
« Nous voulons un accord reconnaissant qu’Israël est l’État du peuple juif, et prévoyant des arrangements assurant notre sécurité », a ajouté M. Nétanyahou.
Cette demande heurte de plein fouet la volonté des dirigeants palestiniens, qui défendent le droit au retour de centaines de milliers de Palestiniens chassés de leur terre après la création d’Israël. Ces Palestiniens et leurs descendants seraient aujourd’hui au nombre de 4,5 millions.
Un sondage publié dimanche révèle que 60 % des Israéliens appuient la poursuite de la colonisation israélienne dans Jérusalem-Est annexée après la guerre de 1967. Une même proportion des personnes interrogées soutiennent la position du premier ministre Nétanyahou face aux États-Unis qui réclament un gel de la colonisation en Cisjordanie, y compris pour leur « croissance naturelle ».