Nous nous trouvons au seuil d’une nouvelle étape où les peuples du Moyen-Orient aspirent à un rôle américain effectif qui contribuerait à instaurer le rêve de la paix juste et globale en Palestine. Cependant, une question s’impose : le président Obama est-il capable de relancer le processus de paix et de transformer les promesses de la création de deux Etats en un véritable plan d’action ? Ou bien ces promesses sont-elles de simples tentatives de gagner du temps comme beaucoup le croient ?
Pour répondre à ces questions, je suis revenu à un livre important publié en 1995 sous le mandat du président Bill Clinton intitulé La Duperie organisée pour affronter la réalité des relations américano-israéliennes, rédigé par le célèbre penseur et politicien Paul Findley. Ce livre a soulevé un tollé lors de sa parution à cause de la campagne acharnée lancée contre l’auteur par le lobby sioniste à tel point qu’ils ont failli l’accuser d’antisémitisme. Chaque ligne dans ce livre est parfaitement conforme à la réalité actuelle avec toutes ses donnes !
Paul Findley explique amplement la difficulté de parvenir à une paix juste et permanente au Moyen-Orient tant que persiste la partialité américaine aveugle pour Israël non seulement au niveau de l’Administration américaine, mais aussi au niveau des médias sous toutes ses formes. En effet, à cause de l’emprise du lobby sioniste sur les médias, ceux-ci évitent d’aborder le sujet du Moyen-Orient et de l’exposer à l’opinion publique américaine avec toutes ses réalités juridiques et historiques. Ils évitent aussi de dévoiler les prétentions israéliennes. Paul Findley dévoile avec une audace remarquable la politique de deux poids, deux mesures adoptée par les Etats-Unis. C’est ainsi qu’il montre comment les Etats-Unis soulèvent un tollé autour des armes de destruction massive dans des pays comme l’Iraq, l’Iran et la Corée du Nord alors qu’ils ne font aucune allusion de loin ou de près à l’énorme arsenal nucléaire israélien. Alors que ce dernier représente un véritable obstacle face à la possibilité de parvenir à un règlement politique, car la région toute entière est à la merci de la menace nucléaire israélienne.
Malheureusement, Israël est parvenu, avec le consentement ou le silence des Etats-Unis, à briser les accords d’Oslo et la référence de Madrid et à les transformer en contraintes, lesquelles paralysent le mouvement des Palestiniens et déchirent les territoires occupés à cause de l’expansion permanente dans la construction d’entités coloniales colossales qui ne permettent nullement de parvenir à un Etat palestinien viable.
Pour justifier ses craintes de l’évaporation des promesses américaines autour de la réalisation du rêve de la paix au Moyen-Orient, le penseur et politicien américain Paul Findley a rapporté plusieurs faits. Il a déclaré que bien que l’encre de la signature de l’accord de paix entre les Palestiniens et les Israéliens n’ait pas encore séché après la rencontre historique à la Maison Blanche de Arafat et Rabin sous le parrainage de Clinton en l’automne 1995, Israël, en comptant sur le silence américain proche de l’implication, a commencé à appliquer des mesures sévères contre les Palestiniens. Ces dernières ont fait que les Palestiniens vivent dans un isolement total comme s’ils étaient des pestiférés. Un journaliste américain a même indiqué que la situation des Palestiniens vivant à Gaza et Jéricho était pire que celle des habitants de l’Afrique du Sud avant l’abolition de l’apartheid.
L’auteur s’interroge sur le silence américain envers les violations israéliennes flagrantes et comment ce silence se contredit avec ses prétentions de vouloir réaliser une solution politique juste et globale. Il fait allusion aux colonies construites par Israël dans les territoires palestiniens occupés qui représentent la principale entrave sur la voie de la paix. Il montre comment les Etats-Unis n’ont adopté aucune position tranchante envers ce sujet bien qu’ils aient reconnu que ces colonies constituent une violation de la charte des Nations-Unies et des accords de Genève.
Je ne veux pas présenter un livre qui a paru il y a 14 ans bien que je ressente qu’il parle de l’actualité : la partialité américaine et l’intransigeance israélienne qui ne prédisent nullement la paix. Je voudrais seulement montrer qu’il existe des voix à l’intérieur des Etats-Unis capables d’être impartiales en abordant le sujet du Moyen-Orient après l’accession au pouvoir de Barack Obama. Ceci peut donner l’espoir en un changement positif dans la politique américaine capable de réaliser une solution historique grâce à laquelle les Etats-Unis retrouveraient une partie de leur crédibilité éparpillée dans les pays arabes au cours des dernières années.