Il est évident que nombreux sont ceux qui dans le monde arabe désirent profondément sauvegarder leur identité arabe. En effet, le nationalisme arabe constitue le moyen de se protéger contre les dangers du démantèlement et de la division qui menacent l’unité arabe.
Nous devons assimiler que les dangers auxquels le monde arabe doit actuellement faire face ne sont pas uniquement d’ordre politique et économique. Il y a un danger beaucoup plus effrayant : il s’agit des tentatives d’effacer l’identité culturelle arabe en frappant un de ses fondements principaux, qui est la langue arabe.
Il faut savoir que le plus grand défi face au projet sioniste, visant à accélérer les pas pour la fondation de l’Etat hébreu, a toujours été de faire renaître la langue hébraïque. Car il est évident que quelles que soient les richesses de l’Etat hébreu et les acquis politiques qu’il a pu réaliser, tout ceci n’a aucune valeur s’il n’y a pas un fondement essentiel sur lequel l’Etat hébreu peut se baser.
En suivant de près les étapes de la fondation d’Israël sur une durée de plus d’un demi-siècle, il est facilement remarquable que l’hébreu constitue l’un des plus importants fondements de la philosophie de l’éducation et de l’enseignement chez les juifs. Ceci revient au fait que la langue constitue un des piliers du nationalisme et également à son étroite liaison avec la religion, puisque c’est la langue de la Torah, de la littérature hébraïque et de l’ancien patrimoine hébreu. Pendant des centaines d’années, la langue hébraïque était restée prisonnière du ghetto et n’était employée qu’au cours des pratiques religieuses. Les dirigeants juifs reconnaissent eux-mêmes la vérité, puis Ben Gourion, le 1er premier ministre israélien, avait dit que l’hébreu était une langue qui a perdu la vie, puisque personne ne l’a parlée tout au long de 2 000 ans.
Après la fondation de l’Etat hébreu en 1948, la langue hébraïque a dépassé les barrières dans lesquelles elle était restée prisonnière pour devenir la langue nationale de l’Etat hébreu. C’est ainsi que cette langue est devenue un moyen de créer l’unité à l’intérieur de la société israélienne et un outil visant à approfondir l’appartenance et la fidélité à la patrie.
C’est ainsi qu’apparaît l’importance qu’occupe la langue hébraïque dans la société israélienne. En effet, de nombreux juifs venus s’installer en Palestine ne parlaient, ne lisaient et n’écrivaient pas cette langue. Et c’est pour cela qu’on lui accorde un intérêt particulier dans les programmes scolaires en Israël. Et aujourd’hui, toutes les matières sont enseignées en hébreu. Ce principe a été établi graduellement puisqu’au début, il y avait un conflit entre les partisans de l’hébreu et ceux des langues étrangères. Le prétexte de ces derniers était que les livres et les ouvrages nécessaires à l’enseignement n’étaient pas disponibles en hébreu. Or, la Conférence des enseignants juifs avait décidé d’employer l’hébreu dans l’enseignement de toutes les matières, se basant sur le fait que c’est le même prétexte qui encouragera à créer les livres et les ouvrages nécessaires. L’enseignement en hébreu avait alors commencé pour les 4 premières années primaires, en admettant l’enseignement de quelques matières en langues étrangères. Et ce, jusqu’à ce qu’une génération d’enseignants capables d’enseigner toutes les matières en hébreu apparaisse. Puis un nombre de professeurs juifs, qui étudiaient dans les universités d’Europe et des Etats-Unis, ont traduit les ouvrages en hébreu.
Voilà comment après la création de l’Etat hébreu, la langue hébraïque est devenue la langue officielle, au point que les parents qui avaient émigré en Israël ont appris l’hébreu grâce à leurs enfants qui l’ont appris dans les écoles. C’est ainsi que toutes les générations qui ont suivi et qui suivront auront l’hébreu pour langue nationale, qui sera aussi leur identité.