Compte-rendu n°1
Dimanche 25 octobre 2008 : première journée de cueillette aux abords de la colonie Otni’el
Dès 8h40, nous sommes partis pour le sud de Hébron en car. Une petite troupe d’hommes nous attendaient avec une échelle et des sacs et nous voila crapahutant dans les collines au pied d’une colonie.
Nous marchons le long d’un ruisseau mais l’eau est entre blanche et grise : ce sont les égouts à ciel ouvert de la colonie qui envoient tout vers le bas.
Nous montons et cueillons et montons encore et cueillons et montons … jusqu’à être près de la colonie et - une demie-heure s’est écoulée - c’est là qu’arrivent on ne sait d’où, des militaires bardés de vingt kilos de matériel, des jeeps, un colon aux yeux bleus, un autre colon qui photographie, et tout d’un coup, ils nous en attrapent une de chez nous ( je résume) puis un autre , en tout deux Français et deux Palestiniens. Nous sommes prétendument dans une zone militaire, le soldat a une photocopie à l’appui, et nous devons déguerpir fissa ! Ce que nous commençons par refuser mais ils ont des arguments de poids … Pendant ce temps, à la grande surprise des deux Français arrêtés, c’est probablement le responsable de la colonie qui vient tempérer l’ardeur des soldats contrairement à leurs habitudes ! Quant à eux, les soldats se montrent beaucoup plus intimidants : confiscation des passeports, isolement manu militari, photos, coups de fils avec passeports en main décrivant les identités et menaces à peine déguisées “don’t do these stupidities again !”)
Au bout de trente minutes, ils les relâchent et nous continuons notre chemin et notre cueillette dans un autre endroit sans problème. Mais nous constatons que toutes les olives dans une première parcelle et beaucoup dans une seconde ont été volées, sans doute par les colons. Les agriculteurs insistent pour nous offrir le repas et nous pique-niquons sous un olivier. Vers 14h, la journée se termine, nous rentrons.