Jusqu’à 3 générations de réfugiés palestiniens sont nés en Irak et n’ont jamais vu leur patrie. Ils étaient bien traités par le régime de Saddam Hussein, principalement en tant que geste politique de soutien à la cause palestinienne.
Avec la chute du régime d’Hussein en Irak, les Palestiniens sont rapidement devenus des cibles. Considérés comme des partisans de l’ancien dictateur, les Palestiniens ont commencé en 2004 à essuyer des menaces de mort et des sommations de quitter l’Irak. Aujourd’hui, les Nations unies estiment qu’il y a moins de 5 000 Palestiniens en Irak. Beaucoup d’entre eux ont été tués et la plupart ont cherché refuge hors de l’Irak : déplacés hors de leurs foyers et de communautés pour la deuxième fois en 60 ans.
Malgré le fait que la Syrie ait une politique de portes ouvertes pour les réfugiés iraquiens, les Palestiniens n’ont plus le droit de se réinstaller en Syrie étant donné que 450 000 réfugiés palestiniens y vivent déjà et que la Syrie ne veut plus de réfugiés qui s’y réinstallent en permanence.
Les gouvernements arabes et occidentaux, auxquels se sont adressé les Nations unies, ont également refusé de réinstaller ce groupe. En conséquence, 372 Palestiniens sont actuellement piégés dans un ‘no-man’s land’ entre la frontière de l’Irak et de la Syrie. Avec peu d’options possibles offertes, une femme a parlé pour le groupe en disant : « Je préfère être enterrée ici que de retourner en Irak : il n’y a plus rien pour nous là-bas sauf des menaces et la mort ». Entre temps, ce groupe de personnes attend de l’aide du monde qui semble ignorer leur situation désespérée.
Des réfugiés palestiniens sont retenus dans un camp dirigé par l’UNHCR près du passage frontalier d’Al-Tanf. Le passage est situé au milieu d’un désert stérile et aucune ville ne se trouve d’un côté ou de l’autre de la route à moins de plusieurs centaines de kilomètres. En été, la température pendant la journée peut dépasser 55°. Début novembre, les températures sont déjà descendues au-dessous le zéro la nuit[Refugees international]. [1]
Par ailleurs 23 réfugiés palestiniens ont été enlevés mardi 23 janvier dans Bagdad.
Des sources palestiniennes disent que 27 réfugiés palestiniens ont été kidnappés dans plusieurs zones de la capitale iraquienne, Bagdad.
Les sources ajoutent que les kidnappeurs étaient masqués et portaient des uniformes du ministère iraquien de l’Intérieur. Ils sont arrivés dans 15 voitures officielles et un bus et ce, dans le but de transporter les Palestiniens enlevés. Les forces sont entrées violemment dans un des bâtiments où vivaient les Palestiniens et ont brisé les portes. Les rapports disent aussi qu’ils ont attaqué certaines des femmes dans leurs maisons et les ont trainées sur le sol à travers les rues. Les 27 hommes dont des personnes âgées, font, selon le compte-rendu, partie des dernières agressions envers les membres restants de la communauté palestinienne à Bagdad.
Les sources ont confirmé que ce même bâtiment a été attaqué la nuit dernière par des hommes armés qui ont tiré sur l’immeuble provoquant des dommages. Ce bâtiment, selon les sources, a été loué par les Nations unies aux Palestiniens après la chute du régime de Saddam Hussein durant la guerre en Irak en 2003 [Ma’an news].
Le 24 janvier, des Palestiniens terrifiés fuient Bagdad vers la frontière syrienne
[2]
Un groupe de 90 Palestiniens, hommes, femmes et enfants, ont fui Bagdad mercredi matin dans 2 bus loués, le lendemain du jour où quelques 30 Palestiniens ont été enlevés de leurs appartements par des hommes en uniforme non identifiés mais qui les ont plus tard relâchés.
Les Palestiniens se dirigent apparemment vers la frontière syrienne où plus de 500 Palestiniens sont coincés depuis des mois.
17 Palestiniens du quartier Hay El Nidal de Bagdad ont été emmenés de force hors de leurs maisons mardi de bon matin puis libérés quelques heures plus tard. 13 autres ont apparemment été détenus dans la zone d’Al Amin près de Baladiyat puis également relâchés quelques heures plus tard. Ce qui est arrivé aux hommes pendant leur enlèvement n’est toujours pas clair. Mais les hommes et leurs familles ont clairement été traumatisés par leur expérience et ont peur de donner des détails. Toutes les familles palestiniennes vivant dans un appartement à Hay El Nidal loué par l’UNHCR avaient abandonné leurs maisons mercredi. Certains ont fui vers d’autres parties de la ville alors que d’autres se sont joint au groupe se dirigeant vers la Syrie.
Les kidnappings ont provoqué une énorme panique dans la communauté palestinienne. Certains Palestiniens ont dit à l’UNHCR qu’ils « craignaient à tout moment d’être attaqué par les milices. » Beaucoup d’autres Palestiniens ont raconté à l’UNHCR qu’ils voulaient partir mais qu’ils ne le pouvaient pas parce qu’il leur manquait les documents appropriés ou parce qu’ils avaient encore des membres de leurs familles à Bagdad qui ne pouvaient pas partir.
« De tous les groupes qui sont visés en Irak, les Palestiniens sont les plus vulnérables étant donné qu’ils n’ont nul endroit où fuir et dans beaucoup de cas, on leur a refusé les documents pour pouvoir voyager » raconte Andrew Harper, le directeur supérieur des opérations en Irak, basé à Genève. « La communauté internationale doit agir maintenant pour aider ces personnes. Un asile sûr hors de l’Irak doit être trouvé immédiatement ».
L’UNHCR est très inquiet suite autres derniers développements et s’est saisi de la question auprès des autorités iraquiennes. Entre temps, l’ICRC avec le soutien de l’UNHCR se prépare à livrer des articles tels que des tentes, des couvertures, des matelas, des lanternes, des ustensiles de cuisine, des fourneaux et des feuilles de plastique à la frontière syro-iraquienne en préparation à de nouveaux arrivés. L’eau, le fuel et la nourriture sont déjà disponibles.
En avril dernier, la Syrie a permis à un groupe de 287 Palestiniens en provenance d’Irak d’entrer dans le pays. Depuis lors, l’entrée en Syrie a été refusée à plus de 500 autres Palestiniens qui avaient fui Bagdad à la suite des harcèlements et des attaques ou après que des membres de leurs familles aient été tués. Malgré l’aide de l’UNCHR, de l’ICRC et des ONG locales, les Palestiniens vivent dans des conditions extrêmement difficiles sur les frontières, n’ayant nulle part où aller et ayant trop peur de retourner à Bagdad.
On estime qu’il reste 15 000 Palestiniens en Irak : moins de la moitié du nombre estimé en 2003. L’UNHCR a maintes fois demandé le soutien de la communauté internationale mais sans grand succès.
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