"La situation dans les territoires occupés de Palestine est particulièrement alarmante.
Le nord de la Bande de Gaza vit depuis plusieurs jours sous le feu des chars de l’armée israélienne, coupé du monde depuis plusieurs jours. Le Sud a déjà été victime de ce type d’intervention.
Sans oublier ce qui se passe dans différentes villes de Cisjordanie, la détresse quotidienne des milliers de Palestiniens qui se heurtent dans leur vie au mur entravant leurs moindres mouvements, le sort des quelque 7000 prisonniers.
Nous savons tous ce qui se passe, nous sommes informés. Nous constatons que les nombreuses résolutions émanant du Conseil de sécurité ou de l’Assemblée générale de l’ONU ne sont toujours pas respectées et mises en oeuvre.
Aujourd’hui, où la situation au Proche Orient est entrée dans une phase d’une telle urgence, nous devons dire au peuple palestinien qui a le droit à son autodétermination, que nous sommes à ses côtés, tout comme nous sommes aux côtés du peuple israélien qui a aussi besoin de vivre en sécurité et en paix.
Face à cette situation alarmante, l’Europe doit prendre ses responsabilités et assumer son rôle ; la France doit aussi être à l’initiative. D’autant que nous y sommes engagés par l’avis consultatif qu’a rendu en juillet dernier la Cour internationale de justice, celle-ci ayant déclaré illégal le mur d’annexion édifié par Israël.
Le peuple palestinien, sous occupation, doit bénéficier de l’application de la 4e Convention de Genève. La France, comme de nombreux pays de l’Union européenne, se doit d’exiger que cette Convention de protection des populations civiles soit appliquée.
Nous en appelons à la communauté internationale pour qu’avec nous, elle demande l’envoi d’une force d’interposition, ou plutôt, aujourd’hui, de protection du peuple palestinien sous l’égide de l’ONU.
Monsieur le premier ministre que comptez vous faire pour appuyer ces différentes demandes ?"
Muguette JACQUAINT
Députée de Seine-Saint-Denis
Réponse de Xavier Darcos
ministre délégué à la coopération, au développement et à la francophonie : " Le Gouvernement est très préoccupé par l’escalade de la violence au nord de la bande de Gaza. Des opérations israéliennes ont encore coûté la vie récemment à 70 Palestiniens. Nous les condamnons car elles ne sont pas conformes au droit international, même si nous comprenons qu’Israël prenne des mesures pour assurer sa sécurité. En outre, ces actions fragilisent le processus de paix.
Nous n’en condamnons pas moins les tirs de roquette palestiniens, qui ont encore tué deux enfants israéliens le 29 septembre. De tels évènements créent indéniablement une spirale de la violence.
Que fait la France ? Elle reste mobilisée dans le cadre de ses partenariats internationaux et appuie la condamnation de ces actes par Kofi Annan, Javier Solana et la présidence néerlandaise de l’Union européenne. Ces exactions doivent cesser d’un côté coMme de l’autre.
La France a également soutenu la résolution proposée hier au Conseil de sécurité par le groupe arabe, dont le veto des Etats-Unis n’a pas permis l’adoption.
Nous restons mobilisés pour étudier avec nos partenaires européens les solutions propres à favoriser l’arrêt de ces violences et pour mettre en oeuvre la feuille de route, c’est-à-dire le plan de paix élaboré par les Etats-Unis, l’Union européenne, l’ONU et la Russie.
Nous soutenons enfin le principe d’une mission internationale qui s’interposerait entre Israéliens et Palestiniens." (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur quelques bancs du groupe des députés communistes et républicains).