Le comble ! Il y a bientôt sept ans (sept ans !), la victoire du Hamas à la régulière aux législatives palestiniennes avait posé un cruel dilemme à Israël et aux parrains occidentaux du processus de paix et précipité le conditionnement d’une relation politique à trois points : renonciation à la lutte armée, reconnaissance d’Israël et des accords conclus depuis 1993.
La rupture sanglante entre le Hamas et le Fatah, colonne vertébrale de l’Autorité palestinienne, en 2007, avait simplifié les choses. Un soutien total, notamment financier, à l’Autorité, permettrait selon les diplomates de convaincre les Palestiniens de la nécessité de tourner le dos aux islamistes claquemurés à Gaza.
Six ans plus tard, le naufrage de la tactique "Cisjordanie d’abord" est patent avec pour la première fois une opinion publique palestinienne qui considère, selon le Palestinian Center for Policy and Survey Research (PSR), basé à Ramallah, que l’on vit mieux à Gaza que dans le bastion du Fatah ! Certes l’Autorité continue de verser les salaires des fonctionnaires de Gaza, certes un sondage n’est qu’un sondage, et ces enquêtes suscitent parfois des réserves lorsqu’il s’agit d’opinion publique palestinienne, mais il n’empêche : difficile de trouver pire sanction pour les choix occidentaux et accessoirement israéliens.