Les médiateurs égyptiens avaient rencontré les 12 factions qui représentent l’ensemble de l’organisation de libération de la Palestine dont le mouvement Fatah, pilier de cette organisation. Cette tentative égyptienne de rapprocher les belligérants palestiniens, surtout leurs deux forces principales, le mouvement nationaliste Fatah à la tête de l’Organisation de libération de la Palestine depuis plus de 40 ans et le mouvement islamiste Hamas, qui ne fait pas partie de cette organisation, reconnue par le monde entier comme représentant légitime et unique du peuple palestinien, paraît être celle de la dernière chance.
En effet, tous les observateurs spécialisés et la rue palestinienne assurent qu’un échec du processus entamé par l’Egypte aboutira sans nulle doute à une catastrophe dont les retombées sur le peuple palestinien seront plus destructrices que la guerre de 1948 et la naissance de l’Etat d’Israël. Pour mettre fin à l’état de désunion qui menace l’avenir des Palestiniens en tant que peuple à la quête de liberté et d’indépendance sur des territoires dotés d’une unité géographique, le gouvernement égyptien paraît avoir un plan basé sur trois points essentiels, à savoir la formation d’un gouvernement d’union nationale, la reconstruction des services sécuritaires sur des bases professionnelles et non partisanes avec l’aide d’officiers arabes, des élections législatives et présidentielles dans un délai ne dépassant pas 6 mois.
Les déclarations des responsables du mouvement Hamas traduisent une certaine flexibilité du mouvement qui refusait tout compromis autour de la question des élections. Le Hamas exigeait des élections présidentielles et législatives en leur temps, alors que le président Abbas voyait que seules, des élections anticipées pourraient régler les divisions internes. Moussa Abou Marzouk, qui dirige la délégation du Hamas, a déclaré que son groupe était d’accord avec la « vision » égyptienne pour la formation d’un gouvernement d’union avec d’autres factions, dont le Fatah. « Des commissions vont être créées pour débattre des moyens de mise en œuvre de cette proposition qui pourrait constituer une ouverture en vue d’un règlement de la crise palestinienne. D’autres rencontres, bilatérales ou trilatérales interviendront dans le courant du mois », a-t-il dit lors d’une conférence de presse à l’issue de ses entretiens avec le chef du service de renseignements égyptien.
Ces déclarations ne concordent pas avec celles des représentants du gouvernement du Hamas à Ghaza qui refusent une prolongation du mandat présidentiel dont la fin est prévue le 8 mars 2009. Par ailleurs, il est difficile d’imaginer une organisation d’élections présidentielles à Ghaza dans l’état actuel des choses, alors que le mouvement Hamas contrôle absolument tout. Certains responsables palestiniens, à l’image de Yasser Abd Rabo, membre du comité exécutif de l’OLP, pensent que la flexibilité montrée par le Hamas n’est pas un signe de changement de la politique du mouvement mais une tentative de perte de temps afin de consolider encore plus son règne sur la bande de Ghaza.
Tout le monde se rappelle de l’excellente atmosphère et des déclarations appelant à l’union lors de la conclusion des accords de La Mecque entre le Fatah et le Hamas sous les auspices du roi saoudien Abdallah. Peu de temps après, par le sang et le feu, le mouvement islamiste a mis fin à la présence des institutions de l’Autorité palestinienne et à son président dans l’étroite bande côtière. La suite a été un embargo et un blocus israélien sans faille, en plus d’un diktat indescriptible qui a transformé la vie de près de 1,5 million de personnes en un véritable enfer. Pour cela, la population palestinienne ne pardonnera jamais aux responsables des factions un nouvel échec qui sera synonyme d’une plongée dans un abîme sans fond.
Par ailleurs, selon l’Orient le Jour,
Damas joue un rôle « essentiel » dans la réconciliation palestinienne, déclare Abbas
Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé hier que la Syrie jouait un rôle « essentiel » dans la réconciliation entre les mouvements rivaux palestiniens Fateh et Hamas, à l’issue d’un entretien avec le président syrien Bachar el-Assad à Damas. « Le rôle de la Syrie est essentiel et fondamental, historiquement parlant. La Syrie joue un rôle (dans la réconciliation) et nous continuerons de coordonner nos positions avec elle et également avec d’autres pays arabes comme l’Égypte », a déclaré à la presse M. Abbas dans la capitale syrienne, où il était arrivé samedi soir.
Il a exprimé le souhait que « les choses avancent » au Caire, qui joue un rôle de médiation entre le Fateh, le parti du président palestinien, et le mouvement islamiste Hamas. « Il est nécessaire de faire cesser les divisions palestiniennes, sinon nous ne parviendrons à aucune solution », a-t-il ajouté.
Fateh et Hamas doivent se rencontrer le 25 octobre au Caire sous l’égide de l’Égypte « pour aplanir leurs différences sur la façon de parvenir à la réconciliation », a déclaré cette semaine Mahmoud al-Zahar, le plus influent dirigeant du Hamas à Gaza. Le Fateh n’a pas encore confirmé cette date. La crise est née de la violente prise de pouvoir par le Hamas dans la bande de Gaza en juin 2007 au détriment du Fateh.
Lors de sa dernière visite en Syrie, en juillet, M. Abbas s’était entretenu avec des représentants de factions palestiniennes basées à Damas mais pas avec le Hamas. Le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, réside à Damas.
MM. Assad et Abbas ont évoqué par ailleurs les négociations syro-israéliennes indirectes lancées en mai par l’entremise de la Turquie, a déclaré pour sa part Saëb Erakat, un des principaux négociateurs palestiniens. Le président Abbas a quitté Damas dans l’après-midi. [1]