« Jamais au cours des dernières 40 années, le nord d’Israël n’a connu une telle accalmie », a déclaré M. Olmert aux journalistes, alors qu’il effectuait une tournée au voisinage de la frontière libanaise.
« Nous avons pu constater comment des fermiers (israéliens) cultivaient tranquillement leur sol à Métoulla (à la frontière libanaise) ce qui aurait été impossible il y a un an », a-t-il poursuivi.
Il a une nouvelle fois justifié sa décision de déclencher une vaste offensive au Liban en riposte à des attaques du Hezbollah qui avait bombardé des localités de Galilée, enlevé deux soldats israéliens et tué huit autres à la frontière israélo-libanaise.
« Il est vrai que de nombreux ratés ont été constatés durant la guerre, que le gouvernement, l’armée et les services publics s’emploient à corriger », a ajouté M. Olmert.
« Je suis convaincu, tout comme il y a douze mois, que nous avons pris la bonne décision car il fallait une fois pour toutes éloigner la menace qui pesait sur la frontière », a-t-il souligné en allusion au Hezbollah dont les combattants étaient déployés à la frontière au Liban-Sud avant la guerre.
Il a toutefois reconnu qu’Israël est « encore loin d’avoir atteint les objectifs impartis », estimant qu’il allait encore falloir « travailler dur, comme nous le faisons ».
Menaces
Un haut officier de l’armée israélienne a menacé, de son côté, d’une « guerre plus meurtrière que celle de l’année dernière si jamais le Hezbollah bombarde des cibles israéliennes ». « Le Hezbollah, a-t-il dit, n’a pas perdu sa capacité de lancement de missiles Katioucha vers Israël, à partir du Nord du Litani. Nous n’avons pas détruit tout son arsenal durant la guerre et le trafic des armes de la Syrie vers le Liban s’est poursuivi. »
Ce haut officier israélien a souligné que « le Hezbollah a des positions au Nord du Litani et que certaines d’entre elles ont été mises en place après la guerre de juillet. Si le Hezbollah compte viser Israël à partir de ces positions, le prix que le Liban paiera sera cher. Le nombre des victimes libanaises sera plus important que celui de l’année dernière ». Il a ajouté que « le Hezbollah a perdu 600 de ses combattants durant la guerre. C’est une grosse perte car il faut du temps pour que la milice chiite forme ses miliciens ».
La guerre a coûté la vie à plus de 1 200 Libanais, pour la plupart des civils, et à plus de 163 Israéliens, 119 militaires et 44 civils.
Pendant les 34 jours de conflit, le Hezbollah a tiré quelque 4 000 roquettes contre le nord d’Israël, ce qui a contraint un million d’Israéliens à se réfugier dans des abris ou à fuir vers le sud du pays.
La guerre s’est achevée à la suite du cessez-le-feu conclu le 14 août sous l’égide de l’ONU, l’armée israélienne n’ayant pas réussi à briser l’appareil militaire du Hezbollah ou à obtenir la libération de ses deux soldats enlevés.
On ignore toujours le sort des deux soldats. [1]
Une commission d’enquête gouvernementale sur les ratés de la guerre qui a sévèrement critiqué M. Olmert pour sa gestion du conflit dans un rapport préliminaire doit remettre fin août ses conclusions définitives.
Les deux autres plus hauts responsables israéliens en poste il y a un an, le chef d’état-major Dan Haloutz et le ministre de la Défense Amir Peretz ont dû depuis quitter leurs fonctions.