Chaque année les Palestiniens accrochent des panneaux sur le droit au retour, ils portent des clés représentant les foyers qu’ils furent contraints de quitter et où ils ne purent revenir et ils se souviennent de la Palestine qui leur fut enlevée il y a 65 ans.
Cette année sera comme les autres. Chaque année le 15 mai, les Palestiniens se rappellent la catastrophe et exigent justice. Ils exigent d’obtenir le droit au retour pour ceux qui furent réduits au statut de réfugiés en un instant et qui furent ensuite relégués à une vie qu’ils n’avaient pas choisie. Mais plus que toute autre chose, ils exigent la reconnaissance de la tragédie qu’ils ont subie plutôt que le déni qu’elle ait existé ou, pire encore, que l’on dise qu’ils en ont été la cause.
Cela fait 65 ans qu’Israël fut créé en 1948, ce qui implique que ceux qui furent jeté alors dans l’exil sont aujourd’hui très vieux ou morts depuis longtemps. Ceux qui ont vécu la Nakba sont bien rares et peu nombreux aujourd’hui, accrochés au souvenir précieux d’un petit jardin devant leur maison à Jaffa ou à celui de l’odeur de la mer salée dans leur quartier d’Haifa. Nous autres, nous sommes les descendants de ces réfugiés ou bien des Palestiniens ordinaires qui ressentent que cette cause est notre cause parce que nous formons un seul peuple.
Mais les Palestiniens ont dit clairement une chose. La question des réfugiés ne mourra pas avec le dernier des réfugiés. Ils sont ressentis par toute la nation, la perte, l’injustice et le fait que tous ceux qui furent chassés de chez eux sont morts sans jamais renoncer aux maisons qu’ils aimaient.
On ne peut pas revenir en arrière. Ce qui fut alors perdu a été transformé ou occupé par les nouveaux-venus d’Israël. Mais ce que nous pouvons faire, c’est nous accrocher au droit d’être reconnus, à ce que l’injustice soit réparée en mots et en actes et que jamais la Palestine ne disparaisse de nos esprits et de nos cœurs.