« La vie normale doit continuer » dans les colonies, a affirmé Mark Regev, porte-parole du premier ministre, Benyamin Netanyahu, soulignant ainsi que le gouvernement de l’Etat hébreu entendait continuer à construire dans les implantations de la Cisjordanie occupée.
Netanyahu a également rejeté l’idée de limiter la construction d’enclaves juives à Jérusalem. La secrétaire d’Etat avait rejeté un plan, aux termes duquel Netanyahu espérait obtenir l’assentiment de Washington pour la poursuite de la construction des logements dans les colonies, où résident plus de 280 000 Israéliens, en échange du démantèlement d’une vingtaine de colonies sauvages. Clinton avait réitéré son opposition à cette distinction, en exprimant la position la plus claire de l’Administration américaine sur ce dossier depuis l’entrée en fonction de M. Obama en janvier. Aux yeux de la communauté internationale, toutes les colonies, y compris celles ayant obtenu les autorisations des autorités israéliennes, sont illégales.
Les responsables israéliens ont tenté de minimiser la portée des déclarations de la secrétaire d’Etat. Mais la presse israélienne souligne que les déclarations de Mme Clinton traduisent l’échec de Netanyahu, qui a envoyé à Londres le ministre chargé des services de renseignements, Dan Meridor, pour tenter de convaincre l’émissaire spécial américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, d’accepter son plan.
M. Netanyahu souhaitait se contenter de démanteler des colonies sauvages en Cisjordanie pour bénéficier d’un soutien accru de l’Administration Obama face à la menace d’un Iran nucléaire. Israël réclame le soutien américain au cas où la diplomatie baisserait les bras et l’Iran deviendrait nucléaire, ouvrant la voie à une option militaire contre Téhéran.
En revanche, l’Autorité palestinienne s’attend à une intervention américaine active se traduisant par des pressions sur Israël pour qu’il arrête la colonisation et accepte une solution basée sur deux Etats. Ce soutien à la quête palestinienne d’indépendance est d’autant plus crucial pour l’Autorité palestinienne qu’Israël a opposé un triple non à la création d’un Etat palestinien souverain, à un retour aux frontières de 1967 et à un gel de la colonisation.