L’annonce par le gouvernement israélien de la construction de 1600 logements nouveaux dans une colonie de Jérusalem-Est n’en finit pas de faire des vagues. Ainsi le Quartet réunit à Moscou vient-il enfin « d’exhorter » Tel-Aviv d’arrêter cette colonisation.
Après avoir provoqué une crise entre Tel-Aviv et Washington – « la plus grave depuis trente-cinq ans », selon l’ambassadeur américain en poste en Israël -, elle retentit maintenant sur les relations entre Israël et l’Union européenne.
Celle-ci avait prévu de remettre à l’ordre du jour le « rehaussement des relations » avec Tel-Aviv, décidé par le Conseil des ministres des Affaires étrangères en décembre 2008 et qui a été enterré avec les 1400 victimes palestiniennes de l’offensive contre Gaza et après le rapport Goldstone toujours d’actualité.
Mais cette nouvelle tentative a fait long feu : après sa visite en Israël et en Palestine, Catherine Ashton, la nouvelle « ministre européenne des Affaires étrangères », a décidé de retirer le projet.
La question se pose : jusqu’à quand cette décision sera-t-elle maintenue ? Si cette première réaction à la provocation de Benyamin Netanyahou est à mettre au compte des opinions publiques, elle est loin d’être suffisante.
Pour mettre en œuvre de manière cohérente la « ligne » affirmée par l’Union européenne en décembre 2009, il faudrait qu’elle suspende son Accord d’association avec Israël, tant que ce dernier ne respectera pas le droit international et notamment les résolutions des Nations unies.
Si le Président et le ministre français des Affaires étrangères avaient le souci des intérêts et de l’autorité de la France, au lieu de manœuvrer en faveur d’un « rehaussement » scandaleux, ils contribueraient activement à cette décision indispensable pour imposer enfin une solution juste de ce conflit interminable.
Paris, le 20 mars 2010.