Depuis le 28 août, une séquence fait le tour du monde, celle où un soldat israélien masqué tente de maîtriser et d’arrêter un gamin de 12 ans aux abords du village palestinien de Nabi Saleh, en Cisjordanie occupée, village régulièrement attaqué par des colons de l’implantation de Halamish.
Submergé par des villageoises et isolé de son peloton, le soldat relâche le jeune Palestinien et prend la fuite. Cette séquence virale a déclenché son lot habituel de condamnations outrées de l’occupation israélienne ou de messages de soutien à des soldats israéliens régulièrement confrontés à la très médiatique famille Tamimi, dont Ahlam Tamimi, condamnée pour sa participation à un attentat en Israël ayant causé la mort de 15 civils le 9 août 2001 et relâchée en 2011 lors d’un échange de prisonniers.
“Oublions un instant que, en effet, les Tamimi sont connus pour leur sens de la mise en scène, ce que les inconditionnels d’Israël surnomment ‘Pallywood’. Rappelons simplement que, chaque vendredi, dans chaque village de Cisjordanie confronté au mur de séparation, des manifestations sont organisées dans l’indifférence générale. Et, surtout, arrêtons-nous sur un détail de la séquence : le soldat israélien est masqué. Ce recours au masque est tout à fait récent en quarante-huit années d’occupation”, note l’éditorialiste Anshel Pfeffer dans Ha’Aretz.
Avant de poursuivre : “Ceux qui croient que nos soldats avancent masqués pour éviter une inculpation par un tribunal étranger se trompent. Si de plus en plus de soldats se masquent, c’est par honte. La plupart savent trop bien que nos dirigeants les ont mis dans une situation impossible et rares sont ceux qui, quelle que soit leur opinion politique, retournent en famille le week-end en étant fiers d’avoir eu pour mission principale d’arrêter ou de tabasser des ados. Aujourd’hui, nous en sommes déjà à la troisième génération de soldats chargés de perpétuer une situation qui gangrène chaque jour un peu plus la société israélienne.”