Mohammed Barakeh est député arabe israélien de la Knesset, secrétaire général du Hadash (Front démocratique pour la paix et l’égalité), un parti d’union à sensibilité communiste. Le Procureur Général du Conseil du Gouvernement israélien, Menachem Mazuz, a émis un nouvel acte d’accusation contre le député.
On lui reproche cette fois d’avoir participé à une manifestation contre le massacre de Palestiniens qui mettait en avant l’implication d’Ehud Barak, alors ministre de la sécurité. La manifestation s’était tenue en Juillet 2007 à Nazareth. On accuse Barakeh d’avoir voulu « nuire à l’action de la police » lorsque cette dernière tenter de mettre fin a la manifestation par la violence.
Commentant l’affaire, le Centre pour la justice estime qu’il « est clair que la police avait l’intention de provoquer les familles endeuillées, sans prendre en compte leurs sentiments ou le droi t de protester contre des criminels responsables de la mort de leurs enfants. ». Barakeh avait demandé à la police de mettre fin aux provocations sans succès puisque le policiers l’ont arrêté ainsi qu’Ayman O’deh, un autre leader du Front Démocratique pour la Paix et l’Egalité.
A propos de la décision du Procureur général israélien de le poursuivre, Barakeh estime qu’il s’agit d’une
« décision politique de premier degré. Ce n’est pas une décision personnelle, mais un message clair d’intimidation dirigé contre les masses arabes, une tentative désespérée de les dissuader de lutter pour leurs droits légitimes et fondamentaux. »
Quand il évoque les deux motifs d’accusation décidés par le procureur, Barakeh parle ‘’d’un message de terrorisme adressée contre les masses arabes dans leur patrie’’ et ajoute déterminé : ‘’Notre réponse est claire, comme lorsque l’on a voulu m’imposer il y a deux mois un motif d’accusation en trois points dont l’un pour avoir participé à une manifestation à Bil’in. Cela ne m’a pas empêché de me rendre le jour suivant à la manifestation de Bil’in. Et demain, je serai encore avec toutes les personnes déplacées dans le village qui est en train d’être détruit afin de sensibiliser sur le sort de notre peuple. "
Il ya aujourd’hui deux actes d’accusation contre Barakeh. Pour le Cent re pour la Justice, la police a réprimé les manifestants et « il est clair qu’elle a pris position sur des critères raciaux ». Le Procureur Général qui cible Barakeh, Menachem Mazuz, ‘’est le même qui a pris la décision de fermer l’enquête sur les assassins de 13 de nos jeunes lors des manifestations en Octobre 2000 ».
« Le fait est que les criminels sont les forces de sécurité et les victimes sont les Arabes qui ont été délibérément tués [...] mais pour ces criminels, aucun procès n’aura lieu […] »
Il ya deux mois, le Procureur Général Mazuz faisait part de son intention de donner un acte d’accusation portant sur trois points. Barakeh était ainsi accusé d’avoir « agressé » des soldats de l’armée d’occupation et de la police au cours de trois manifestations : l’une contre l’occupation de Bil’in, et deux contre la guerre au Liban à l’été 2006.
Outre cette agression supposée de soldat à Bil’in, le deuxième motif d’accusation porte sur une attaque par Barakeh d’une personne qui avait tenté d’attaquer le militant pour la paix, Uri Avnery. Les événements se seraient passés au cours d’une manifestation contre la guerre sur le Liban, le 22 Juillet 2006.
Enfin, Barakeh aurait porté des coups à un agent de police pendant une manifestation contre la guerre au Liban, le 5 août 2006. Barakeh ne savais pas à ce moment-là que huit agents de la police israélienne avait agressé son fils de 16 ans, Said. Le garçon a été roué de coups et placé en détention pendant d es heures avant d’être mis en résidence surveillée pendant plusieurs jours, rapporte le Centre pour la Justice. (PNN)