Une manif’ contre le blocus de Gaza, pas contre l’emploi
« On l’a su hier (lundi) vers 17 h… » Difficile donc, dans un délai aussi court, de rameuter les troupes. Et c’est pourquoi ils n’étaient qu’une grosse trentaine à manifester devant le port au moment où, sur le cargo Ecofresh, se tenait la rencontre entre les collectivités locales et Agrexco.
Au nom de la Coalition contre Agrexco, plusieurs membres d’associations telles que Attac, France Palestine Solidarité (AFPS 34) ou l’Union juive française pour la paix (UJFP), ont symboliquement réitéré leur opposition à « la politique gouvernementale israélienne », au « blocus de la bande de Gaza » et aux actions du Crif qui « interdit à un Palestinien de faire une conférence mais qui organise cette rencontre ».
Si les manifestants semblent comprendre l’argument de « l’emploi » pour justifier la position de la Région, ils s’accordent à reconnaître qu’elle aurait pu « choisir un autre exportateur » qu’Agrexco. Georges Gumpel, ’enfant caché’, fils de déportés et membre du bureau national de l’UJFP, s’est indigné, lui, contre le Crif, ce « groupe de pression » qui « relaie la politique israélienne » et qui, « c’est ignoble, nous oblige à sortir de notre anonymat de juif » pour éviter que l’on parler impunément « en notre nom ».
Édition Midi Libre web Sète - mercredi 19 janvier 2011
Agrexco veut aussi exporter son message de paix
CONTEXTE À l’initiative du Crif, une rencontre a eu lieu hier sur le port entre l’exportateur israélien et l’opérateur portuaire.
Pour mettre les choses à plat et parler avenir La rencontre n’a pas eu lieu. Enfin, si. Mais pas celle qu’on attendait. À l’origine, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) souhaitait en faire un symbole : une rencontre entre Israéliens et producteurs palestiniens sur le port de Sète.
Sauf qu’aucun producteur n’est arrivé à quai hier. Les autorités palestiniennes leur auraient intimé de rester à Montpellier. On n’en saura pas plus. Bon. Qu’à cela ne tienne, il y a quand même eu une rencontre. Entre l’opérateur portuaire - représenté par Christian Bourquin, président de la Région, Jean-Paul Bertret, directeur de l’EPR Port Sud de France, et Marc Chevallier, président de ce même EPR -, François Commeinhes, maire de Sète, et l’exportateur israélien, représenté par le Pdg France, Ouzi Kouris.
L’occasion de rappeler que, si le terminal fruitier ne sera pas inauguré avant le 2 mai, les liaisons entre Israël et Sète ont déjà débuté : « On débarque des conteneurs et on embarque des voitures. »
Cet été, ce sera 20 000 conteneurs, 10 000 camions, 200 000 palettes, des fraises et des oeillets de Palestine et, à terme, « des patates douces, des tomates cerise… ». De quoi satisfaire Bernard Houillier, président de Reefer Terminal Sète, qui devrait signer « d’autres contrats » que ceux déjà émargés avec Agrexco. On parle ainsi de CMA-CGM et ses bananes.
Enfin, quand François Commeinhes a évoqué « l’aboutissement d’un long chemin », Christian Bourquin s’est rappelé, lui, à la mémoire de Georges Frêche, sans qui la venue d’Agrexco n’aurait pas été possible.
Yohan DOUCET
Édition Midi Libre Sète - mercredi 19 janvier 2011
quelques photos du rassemblement devant l’entrée de la gare maritime du port de Sète mardi 18 janvier 2011 de 12h a 13h30.
L’objectif a été de montrer une opposition à la venue du bateau israélien d’Agrexco et contre la tenue d’une conférence de presse du Crif de Montpellier sur ce bateau (et du repas offert par le Crif à la presse, aux élus dont le maire de Sète et aux élus de la Région) :
http://picasaweb.google.com/1174672...
Voir la vidéo sur le site de la coalition contre Agrexco www.coalitioncontreagrexco.net