Le 24 octobre, Georges Ibrahim Abdallah a entamé sa 29ème année dans les prisons françaises.
Condamné à la réclusion à perpétuité en 1987, il est libérable depuis 1999. Le Tribunal d’application des peines de Paris doit rendre le 21 novembre sa décision sur sa demande de libération conditionnelle.
A son arrestation, en 1984, on est 5 ans avant la chute du Mur de Berlin, en pleine guerre Irak-Iran. Dans cette guerre, la France soutient Saddam Hussein qui a attaqué l’Iran de Khomeiny : livraisons d’armes, formation des pilotes, conseillers sur le terrain. Elle va jusqu’à prêter ses propres avions grossièrement maquillés.
Ce ne sera pas sans retour de flamme : en 1985- 1986 elle est frappée par une série d’attentats.
Georges Ibrahim Abdallah est déjà en prison. Pour d’autres faits. Il avait, avec son groupe, les FARL*, fait le choix des armes contre des cibles revendiquées : l’attaché militaire de l’ambassade américaine à Paris et le responsable du Mossad pour l’Europe en charge de la liquidation de militants palestiniens. Il le paiera très cher, constamment poursuivi de la vindicte des autorités américaines qui imposeront la requalification des inculpations à son encontre et victime d’une manipulation des services français pour faire endosser aux FARL les attentats de 1986. Ce que reconnaîtront après coup le directeur de la DST, Yves Bonnet comme Robert Pandraud alors secrétaire d’Etat.
Les choix de Georges Ibrahim Abdallah lui appartiennent. Ils sont le produit d’une histoire et d’une expérience dramatique marquées par son combat aux côtés des Palestiniens lors de l’invasion du Liban en 1982.
Nous vivons dans un autre moment historique. Sur le terrain, quelle que puisse être la légitimité théorique reconnue de la résistance armée, une page est tournée. L’heure est désormais celle, non moins difficile et réprimée, de la résistance populaire de masse.
Nous le disons depuis déjà longtemps.
Nous n’en dénonçons qu’avec plus de force l’acharnement judiciaire contre Georges Ibrahim. Il est temps que la France tourne une page où elle s’est honteusement pliée aux exigences américaines.
Georges Ibrahim Abdallah a purgé sa peine. Il doit être libéré sans délai ni conditions !
*Forces armées révolutionnaires libanaises
AFPS 11 novembre 2012