Monsieur le Premier Ministre,
Je vous ai adressé le 12 novembre dernier un courrier vous demandant de prendre des mesures pour dissuader les entreprises françaises d’investir dans les colonies israéliennes en Palestine occupée et sur le Golan syrien, ou d’avoir des relations commerciales avec elles.
Depuis cette date, plusieurs pays de l’Union sont à nouveau intervenus en ce sens en direction de leurs investisseurs et de leurs ressortissants.
Ainsi le gouvernement britannique, à travers un site officiel (utik.gov.uk), après avoir rappelé la position constante du Royaume-Uni sur l’illégalité de la colonisation dans les territoires occupés en 1967, a-t-il très précisément souligné les risques pour les entreprises qui seraient tentées d’y investir… risques juridiques, mais aussi dommages potentiels en terme d’image.
Aux Pays-Bas, après le retrait de Royal Haskoning DHV d’un projet de retraitement des eaux à Jérusalem-Est à la suite d’une mise en garde du gouvernement néerlandais, c’est Vitens, société à capitaux entièrement publics, qui vient de renoncer à son partenariat avec son homologue israélien Mekorot. Et cela du seul fait qu’une partie de ses activités concerne les colonies israéliennes.
On peut aussi noter la position de la Roumanie qui vient de refuser d’autoriser ses travailleurs à construire des colonies en Cisjordanie.
Ces positions sont en pleine cohérence avec les « lignes directrices » de l’Union européenne.
Si la France, qui a toujours rappelé l’illégalité de la colonisation, y adhère, elle doit afficher un message clair en direction de ses entreprises sous peine de voir sa parole perdre sa crédibilité.
C’est donc avec insistance que je me permets, Monsieur le Premier Ministre, de vous demander de mettre en garde les entreprises ou institutions françaises en recherche d’investissement ou de partenariats dans la région contre toute participation, directe ou non, à l’entreprise de colonisation en cours.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre en ma profonde considération.
Taoufiq Tahani
Président de l’AFPS