Le moment crucial a été la capture d’un soldat israélien, Gilad Shalit, le 26 juin, après quoi le nombre de civils palestiniens tués a beaucoup augmenté.
Sarit Michaeli, directeur de la communications de B’Tselem, a déclaré : "Après l’enlèvement du caporal Shalit, Israël a mené plusieurs opérations à l’intérieur de Gaza où les forces israéliennes ont tué 405 Palestiniens en six mois."
Pendant la même période, les violations contre les civils israéliens ont considérablement diminué.
L’une des questions liées à l’augmentation du nombre de Palestiniens tués est l’intensification de l’activité militaire israélienne contre des tirs de roquettes Qassam à partir des territoires palestiniens.
"Parmi les Palestiniens tués en 2006, plus de la moitié ne participaient pas du tout à des actions hostiles," a dit Michael.
"Au total, le nombre de morts palestiniens a plus que triplé."
Il était de 197 l’an dernier pour l’ensemble du territoire palestinien.
Les tirs de missiles israéliens
"La plupart des Palestiniens ont été tués pendant des opérations militaires, dont les tirs de l’armée israélienne qui tente de frapper les lanceurs de Qassam et finit par tuer des civils," selon Michaeli.
La production de roquettes Qassam a commencé en septembre 2001, après le début de l’Intifada al-Aqsa.
Michaeli a aussi déclaré : "Il y a eu quelques cas concrets de tentatives d’assassinat de dirigeants palestiniens par Israël,où des civils ont finalement été tués.
"Quand une roquette frappe un endroit, les civils se precipitent naturellement pour aider les victimes du premier missile, et sont tués à leur tour par la deuxième frappe de missile."
Force disproportionnée
En Cisjordanie, B’Tselem met en évidence que beaucoup de Palestiniens ont été tués à cause de l’usage d’une force disproportionnée.
"Quand les soldats israéliens disent qu’ils font des assassinats ciblés, ils font en fait usage de force mortelle contre des non-combattants," indique Michaeli.
"Les soldats israéliens ont tué des gens qui ne présentaient aucun danger pour eux. Ainsi, un travailleur de 28 ans en Cisjordanie a été tué par balle alors qu’il exerçait son métier, par exemple.
"A Naplouse, un groupe d’enfants jetait des pierres sur des chars israéliens et un groupe de soldats leur a tiré dessus directement. Ce ne sont pas des situations primaires de combat.”
Les attaques contre les non-combattants représentent une violation évidente du droit humanitaire international, a-t-il dit.
Diminution des morts israéliens
Pour l’instant le nombre de civils israéliens tués par des Palestiniens cette année se monte à 17. Il y en avait 41 l’an dernier.
"Ca a diminué de plus de moitié pour plusieurs raisons," selon Michaeli.
Des facteurs tels que le "désengagement de Gaza" en août, l’ évacuation des colons, la barrière de séparation, et le fait que les Israéliens ont réussi beaucoup plus largement à déjouer des attaques suicide", dit -il.
Le phénomène des attaques aériennes
Un nouveau phénomène qui est apparu à Gaza cette année, c’est les démolitions de maisons par les airs. Environ 80 maisons ont été ainsi démolies en utilisant cette méthode.
Israël a démoli 292 maisons lors de ses opérations dans les territoires, dont 279 dans la Bande de Gaza. 1 769 personnes y vivaient.
Si l’on en croit plusieurs sources, un avertissement est donné par téléphone de 15 à 30 minutes avant que les maisons ne soient détruites par des frappes de missiles air-sol.
"Israël essaie de justifier ces attaques en disant que ces maisons sont des cibles militaires," dit Michael. "Que des armes s’y trouvent ou qu’on y prépare des attaques. Mais nous n’obtenons pas de preuves concrètes, par peur de compromettre les services de renseignement."
Selon les chiffres du mois dernier, Israël détient 9,075 Palestiniens, dont 5 mineurs. Parmi eux, 738 (22 mineurs) sont maintenus en détention administrative sans procès et sans savoir quelles sont les accusations portées contre eux.