La réunion s’est faite à la suite de la demande réitérée du premier ministre israélien, Ariel Sharon, pour que le président palestinien, Mahmoud Abbas maîtrise les militants avant une reprise potentielle des pourparlers de paix.
A Damas, le dirigeant politique du Hamas, Khaled Mashaal, apparaissant pour la première fois dans la capitale syrienne depuis que le gouvernement avait fermé les bureaux des groupes palestiniens en 2003, a dit que les dirigeants discutaient des moyens pour stimuler l’unité nationale palestinienne.
Mashaal ajoute que lors de la réunion « consultative « de trois heures, les dirigeants ont aussi discuté de la « déclaration du Caire » de mars 2005 où les factions palestiniennes s’étaient engagées à une période de pacification avec Israël
Sharon et Abbas avaient déclaré une fin à la violence lors du sommet du 8 février à Sharm al-Sheikh en Egypte. Au mois de mars, le Hamas et d’autres groupes palestiniens étaient tombés d’accord sur un cessez-le-feu temporaire et conditionnel lors de la réunion du Caire.
Le Hamas a menacé samedi de se désolidariser de la trêve suite à une dispute avec le Fatah au sujet des élections municipales dans le Bande de Gaza.
Les officiels égyptiens qui avaient aidé à négocier une période de calme, inquiets devant la situation, doivent arriver à Gaza lundi pour des discussions avec les factions palestiniennes afin d’étayer la trêve.
Nayef Hawatmeh, le dirigeant du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine (FDLP), a dit que les discussions de Damas interviennent dans le contexte de « discussions autour de solutions pour reconstruire une unité nationale palestinienne suite à la décision prise au Caire » en mars.
Le dirigeant du Jihad Islamique, Ramadan Shallah, le dirigeant du Commandement Général du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), Ahmad Jibril, le dirigeant du Fatah, Farouk al-Kaddoumi et l’ancien dirigeant du Conseil National Palestinien, Khaled al-Fahhoum (qui a accueilli la réunion) assistaient à la réunion.
Jibril a dit que le but de la réunion était de « réorganiser » les relations inter-palestiniennes et qu’une autre réunion sera tenue dans 10 jours afin de discuter des conflits entre les différentes factions.
A la vue de la recrudescence des combats entre Israéliens et Palestiniens à Gaza, Sharon a répété qu’il ne tolérerait pas des attaques par des gens comme le Hamas lors du retrait, disant qu’il attendait d’Abbas qu’il mate les militants.
« Il faut que le calme soit total. Sans calme, ce sera impossible d’avancer dans le processus de paix » aurait dit Sharon selon les media lors d’un vol vers New York où il doit s’adresser à des groupes de pression pro-israélien.
Sharon a également dit que le retrait se fera à la mi-août malgré les rapports disant que des officiers supérieurs poussaient pour un délai de 6 mois par crainte que le Hamas n’accumule un pouvoir politique et militaire à Gaza, pouvoir qui pourrait être exploité pour mener une attaque en masse.
« Ce rapport n’est basé sur rien. Le désengagement doit s’effectuer à la date exacte qui a été prévue » dit Sharon. « Je pense qu’il commencera le 16 ou 17 août ».
De son côté, Mohammad Dahlan, le ministre palestinien des Affaires Civiles, a promis qu’il ne permettra pas « des attaques contre des Israéliens à partir de la Bande de Gaza » après le retrait.
Parlant au Forum Economique Mondial en Jordanie, Dahlan a aussi averti que, sans des démarches urgentes en vue de réduire les restrictions israéliennes sur les voyages et la sécurité, la Bande de Gaza sera transformée en une ‘prison’ incandescente après le départ des colons.
Le vice premier ministre, Ehud Olmert, a accueilli favorablement l’engagement de Dahlan d’arrêter les attaques et a promis des « changements substantiels et tangibles » du blocus économique d’Israël, changements qui permettront aux Palestiniens d’améliorer leur vie, ainsi qu’une révision des check-points militaires et la possibilité de permettre des exportations palestiniennes.
Olmert dit qu’Israël est prête à abandonner graduellement le contrôle du point de passage de Rafah et de le remettre aux Egyptiens dans les mois qui suivront l’évacuation d’Israël.
Le ministre égyptien des affaires étrangères dit que son pays projette de déployer 1.500 à 2.000 soldats le long de la frontière avec Israël afin d’assurer un retrait israélien « ordonné ».
Dans une interview, Ahmad Abul Gheit a dit : « Nous parlons d’environ 1.500 à 2.000 sur la partie égypto-israélienne de la frontière. Sur la partie palestino-égyptienne de la frontière nous parlons d’environ 750 personnes de plus. Cela dépend des accords que nous essayons d’atteindre avec les Israéliens. Nous n’y sommes pas encore complètement arrivés ».