Avec notre correspondante à Jérusalem,Murielle Paradon
Yacoub Odeh revient de temps en temps dans le village où il est né, Lifta, à la sortie de Jérusalem. Un village fantôme aujourd’hui mais qui était bien vivant lorsqu’en 1948 Yacoub en a été chassé avec les autres habitants par les Israéliens. Le vieil homme se souvient : « Ils nous ont mis dehors, par les armes, et en une heure nous sommes devenus des réfugiés. Ils nous ont tués, pris notre vie, notre dignité. Nous n’oublierons jamais, nous ne pardonnerons jamais ».
Yacoub Odeh est, toujours aujourd’hui, un réfugié palestinien. Il vit à Jérusalem mais n’a pas le droit d’habiter dans son ancien village, en territoire israélien. « Bien sûr, déplore-t-il, je me sens triste. Je suis Liftaoui. Je vis à quelques centaines de mètres d’ici mais je ne peux pas retourner dans ma maison. La maison où je suis né, le toit s’est effondré mais les murs sont toujours là. Elle nous attend ! »
Le vieux réfugié palestinien a toujours l’espoir de retourner vivre un jour dans son village. Si ce n’est lui, ce seront ses enfants.