Le caractère extrêmement ésotérique du processus de paix israélo-palestinien peut conduire à une réactionclipbo.1266338049.jpg “friedmanienne” (celle de l’éditorialiste américain Tom Friedman, qui suggère que l’on regarde ailleurs , tant que la sagesse n’aura pas miraculement conquis les coeurs des uns comme des autres). Mais elle peut au contraire pousser à se pencher avec profit sur la documentation que ce conflit singulier ne cesse d’alimenter.
C’est le cas avec un rapport de la Banque mondiale consacré au sort des Palestiniennes dans l’environnement qui est celui de territoires soumis à des bouclages importants (Cisjordanie) ou complets (Gaza). [1] Quel a été au cours des dernières années l’impact pour les femmes de la Grande dépression palestinienne créée par les bouclages ? L’étude, comme c’est souvent le cas dans ce genre de travail, s’arrête en 2008 et n’est donc pas à même de mesurer l’impact des mesures d’allègement toutes relatives décidées par les autorités israéliennes en Cisjordanie.
A notre sens, le bouclage n’est pas un biais pour aborder le conflit israélo-palestinien sous un angle volontairement défavorable à Israël. Banalisé à partir d’Oslo, en 1993, il pèse depuis maintenant près de vingt ans sur la “fabrique de vie”, en bon français, palestinienne. Un chiffre en atteste, la chute en treize ans du PNB par tête.
Du travail très fouillé de la Banque mondiale, on peut retenir mille et une informations qui sont loin d’être univoques. Le lien entre perte de l’emploi et hausse des violence domestiques, par exemple :
On peut également retenir l’entrée des femmes sur le marché de l’emploi, officiel comme informel, pour compenser les pertes de revenus liées à la fermeture brutale du marché du travail israélien aux hommes :
Ou enfin le mouvement de fond qui pousse de plus en plus de jeunes femmes vers l’éducation supérieure, avec cependant des perspectives professionnelles plus qu’incertaines.