L’inquiétude grandit en Israël après la disparition de trois adolescents. L’armée et les services de sécurité israéliens poursuivaient samedi 14 juin d’intenses recherches, notamment en Cisjordanie, pour retrouver ces jeunes Israéliens portés disparus depuis jeudi soir. Selon un haut responsable militaire israélien, ils ont été enlevés par des activistes palestiniens présumés, et se sont volatilisés près du bloc de colonies du Goush Etzion, dans le sud de la Cisjordanie. Un des disparus est de nationalité américaine, et l’ambassade des Etats-Unis a été prévenue.
L’armée a établi des barrages dans la région du Goush Etzion et de Hébron, bloquant les routes et contrôlant les véhicules. Les deux principaux points de passage entre Israël et la bande de Gaza ont été fermés, l’armée redoutant que les trois jeunes ne soient transférés vers ce territoire contrôlé par le mouvement islamiste Hamas.
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a aussitôt affirmé qu’« Israël [tenait] l’Autorité palestinienne pour responsable de la sécurité des trois disparus ». Il a organisé une réunion de « consultations » à Tel-Aviv avec notamment le ministre de la défense Moshé Yaalon, le chef d’état-major, le général Benny Gantz et des responsables du Shin Bet, le service de sécurité intérieure.
M. Nétanyahou s’est entretenu par téléphone vendredi avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry. Ce dernier a également téléphoné au président Abbas, selon une source officielle palestinienne. Le porte-parole des services de sécurité de l’Autorité palestinienne, le général Adnane Al-Damiri, a qualifié de « folles » les accusations de M. Nétanyahou, soulignant que « l’Autorité palestinienne ne dispos[it] d’aucun pouvoir » dans la région du Goush Etzion, qui se trouve en « zone C », entièrement sous le contrôle civil et militaire d’Israël.
LES JEUNES DEVAIENT SE RENDRE À JÉRUSALEM
Les trois adolescents étudiaient dans une yéchiva, un séminaire talmudique, d’une des implantations du Goush Etzion, entre les villes palestiniennes de Bethléem et de Hébron. Ils ont disparu jeudi soir près d’une station d’autobus alors qu’ils devaient se rendre à Jérusalem. La radio publique a, pour sa part, indiqué que les trois jeunes auraient fait de l’auto-stop, rappelant que M. Nétanyahou avait demandé aux colons israéliens de ne pas se livrer à cette pratique en Cisjordanie.
Le premier ministre s’est entretenu avec les familles des trois adolescents, les assurant qu’Israël « fera[it] tout » pour retrouver les trois disparus. Les télévisions israéliennes diffusaient des images d’une voiture calcinée près de Hébron, qui aurait pu être utilisée par les ravisseurs.
Le dernier enlèvement d’un Israélien remonte à 2006, lorsque le soldat Gilad Shalit avait été fait prisonnier et détenu dans la bande de Gaza par le Hamas avant d’être libéré en 2011 en échange de 1 027 prisonniers palestiniens, dont des auteurs d’attentats anti-israéliens.