Le gouvernement du Premier ministre palestinien Salam Fayyad a approuvé mardi la mise en place d’un salaire minimum de 1 450 shekels (290 euros) par mois dans le secteur privé, une mesure contestée par une partie des syndicalistes.
« Le gouvernement a entériné les recommandations de la commission des salaires pour établir le salaire minimum en Palestine à 1 450 shekels par mois », selon un communiqué publié après le Conseil des ministres hebdomadaire, précisant que le salaire quotidien était fixé à 65 shekels (13 euros) et le salaire horaire à 8,5 shekels (1,7 euro).
La décision, « entrera en vigueur au début de l’année prochaine, conformément aux recommandations de la commission », selon le texte.
Cette décision, qui ne s’applique pas aux fonctionnaires de l’Autorité palestinienne, résulte de recommandations présentées par une commission tripartite gouvernement-patronat-syndicats de 15 membres, au terme d’un an et demi de discussions.
« Il s’agit d’une décision sans précédent, quels que soient les commentaires, qui est devenue un élément du droit du travail en Palestine, à partir de laquelle on peut bâtir » a déclaré le ministre du Travail Ahmad Majdalani.
Mais des dizaines de travailleurs ont manifesté à l’appel de l’Union des syndicats de travailleurs de Palestine devant le siège du gouvernement pendant le Conseil des ministres, scandant « le peuple des déshérités n’est pas d’accord avec Fayyad ».
Le leader de l’Union des syndicats de travailleurs de Palestine, Chaher Saad, a dénoncé le montant de ce salaire minimum, affirmant à l’AFP qu’il allait « renforcer l’exode de la main-d’oeuvre palestinienne, le travail à l’étranger et dans les colonies israéliennes ».
Mais l’Union générale des travailleurs de Palestine, qui dépend de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a salué « un jour historique pour les travailleurs palestiniens ».
« Nous sommes convenus d’un salaire minimum, compte tenu du fait que c’est la première fois dans l’histoire palestinienne, est il sera révisé dans un an », a indiqué le chef de l’Union, Haïdar Ibrahim.
Selon lui, le secteur privé emploie environ un million de personnes dans les Territoires palestiniens, dont « près de 100 000 travailleurs gagnent entre 400 et 700 shekels (80 et 140 euros) par mois ».
L’Autorité palestinienne, qui gouverne les zones autonomes de Cisjordanie, a fait face en septembre à une vive grogne sociale, motivée par la hausse des prix, en particulier des carburants.