« Le vrai bilan, ce sera l’UPM deux ans après », fait valoir Gilles Mentré, conseiller auprès de la présidence française. Un sommet se tiendra en juillet 2010 « et c’est là qu’il faudra rendre des comptes », a-t-il ajouté lors d’un récent colloque organisé à Paris par la Fondation pour l’innovation politique.
On se souvient, le 13 juillet 2008, du premier sommet de l’UPM, réunissant à Paris les pays riverains de la Méditerranée (à l’exception de la Libye) et ceux de l’Union européenne et qui avait été salué comme un succès des co-présidences française et égyptienne. Toutefois cette naissance avait été laborieuse. On se souvenait des échecs d’autres formules de dialogue nord-sud, le processus de Barcelone, un pacte établi mis sur pied en 1995 à l’initiative de Jacques Chirac. L’absence de progrès s’expliquait justement, du moins en grande partie, par le conflit arabo-israélien empêchant de nombreuses formes de coopération.
Cette crise proche-orientale a constitué un premier frein à l’évolution de l’UPM. Un gel des réunions, conséquence du conflit de Gaza a eu lieu. Une logique d’union de projets et de solidarités concrètes s’est donc substituée, selon les observateurs, à l’espoir d’avancées rapides du processus de paix israélo-palestinien. « Une union de projets concrets » a été mise sur pied pour aboutir « à un projet d’union à plus long terme », a résumé Dominique Baudis, président de l’Institut du monde arabe, cité par l’AFP.
Deux réunions ministérielles viennent de matérialiser la relance de l’UPM. Fin juin, une ministérielle euro-méditerranéenne sur le développement durable s’est tenue à Paris sur quatre thématiques : l’eau, les transports, l’énergie et le développement urbain durable. Le 7 juillet, les ministres des Finances de l’UPM se sont réunis à Bruxelles, tout comme un comité de hauts représentants des 43 membres européens, méditerranéens et arabes.
En un an, de premiers projets — solaire, eau, urbanisme durable — ont vu le jour et des progrès ont été accomplis pour un plan solaire sur le pourtour méditerranéen, prévoyant la création de 130 centrales à l’horizon 2020. « Ce n’est pas une approche type mère Teresa dont nous avons besoin, mais une approche cynique et réaliste », résume Nassif Hitti, ambassadeur à Paris de la Ligue des Etats arabes, en appelant à « éviter de mettre la barre trop haut ». Une floraison de réunions et six ministérielles, dont une des ministres des Affaires étrangères, devraient encore se tenir d’ici la fin d’année si rien ne vient perturber le retour de la coopération.
Enfin sur le plan pratique, le conseiller spécial du président français Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, espère que le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée sera désigné à la fin de l’année. Le poste de secrétaire général devrait revenir à un pays du sud, en contrepartie de l’installation du siège de l’UPM à Barcelone, décidée en novembre dernier. Cela dit le sommet prévu en 2010 devra faire le bilan des deux premières années et indiquer le processus à suivre.