Abu-Kamal était hospitalisé depuis des semaines, pour du diabète et des problèmes de santé associés. Les gens qui l’ont entouré lors des deux derniers mois ont indiqué qu’avant l’évacuation de sa maison à Sheik Jarrah le 9 novembre, son état de santé s’était beaucoup amélioré. Cependant, son expulsion forcée, avec sa famille, de la maison où ils vivaient depuis 1956, par les autorités israéliennes, a augmenté la pression qu’il subissait et a affecté son état de santé.
Pendant les deux dernières semaines, la situation de la famille al-Kurd a été dramatique. Tandis que abu-Kamal était hospitalisé, sa femme a été obligée de vivre deux semaines sous une tente, au voisinage de la maison dont ils avaient été chassés, en compagnie de pacifistes internationaux. La semaine dernière, la police israélienne et des militaires sont venus trois fois détruire cette tente. Cela est arrivé pour la dernière fois vendredi 21 novembre, lorsqu’un représentant de la Municipalité de Jérusalem s’est présenté à 09 :30 avec un avis ordonnant que la tente soit détruite dans les deux heures. Dix minutes seulement après cet avertissement, le bulldozer est arrivé et a démoli la tente ainsi que la barrière qui entourait le lopin de terre, lequel était une propriété privée.
Du fait du manque d’électricité, de sanitaires et de chauffage, umm-Kamal est allée dormir quelques nuits chez des amis.
D’après des sources palestiniennes qui l’ont rapporté au Centre d’Information Alternative, l’avocat de la famille Al-Kurd a affirmé il y a deux jours que l’ordre de démolition de la tente venait directement du ministre des affaires étrangères Tzipi Livni. Il semble que cette affaire soit embarrassante pour elle.
Aujourd’hui 23 novembre, là où la famille al-Kurd a vécu pendant deux semaines, de nombreuses personnes, membres de la famille, voisins, pacifistes internationaux, quelques membres du Fatah et quelques religieux étaient venus présenter leurs condoléances pour la mort d’abu-Kamal.
Le corps est arrivé et, après que le cercueil a été placé dans une tente où toutes les femmes attendaient, les hommes l’ont accompagné jusqu’au bord du terrain de la maison familiale, où attendait umm-Kamal. Malheureusement, à cause des autorités israéliennes, le cortège funèbre ne put atteindre la maison.
Puis, les hommes sont partis en procession avec le corps jusqu’à la mosquée al-Aqsa dans la Vieille Ville de Jérusalem. Cette nuit, les femmes vont commencer la période de deuil dans une des maisons du voisinage.
La famille al-Kurd est rapidement devenue un symbole de la lutte (non-violente, ndt) des Palestiniens et dans le cortège funèbre, on a scandé des slogans pour l’unité palestinienne et la libération.
On ne sait pas encore quel sera le sort la famille al-Kurd. La famille n’a pas reçu de nouvel ordre d‘évacuer la tente dans laquelle elle se trouve en ce moment, bien qu’un ordre d’expulsion soit encore en suspens.
Selon la Municipalité de Jérusalem, il est prévu d’utiliser la propriété privée sur laquelle est établie la tente de protestation de la famille al-Kurd comme parking.