Photo : Manifestation de Palestiniens ayant la nationalité israélienne à Sakhnin, à l’occasion du jour de la terre, le 30 mars 2023 - Crédit : Heather Sharona Weiss (Active Stills Collective)
Le gouvernement israélien d’extrême droite pourrait utiliser de nouvelles tactiques meurtrières contre les manifestants palestiniens, y compris éventuellement des balles réelles. Cette situation a suscité de nouveaux appels à la protection internationale de la part des groupes de défense des droits humains.
Le Centre juridique pour les droits des minorités arabes en Israël et le Haut Comité de suivi pour les citoyens arabes d’Israël, ou Adalah, ont annoncé qu’ils chercheraient à obtenir une protection internationale pour les Palestiniens par l’intermédiaire des Nations unies et d’autres organismes en raison de la nouvelle politique inquiétante d’Israël.
Les groupes de défense des droits humains ont déjà demandé une protection internationale pour les Palestiniens face à la violence israélienne permanente.
Le ministre israélien extrémiste de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et la police israélienne étudient la possibilité d’autoriser l’utilisation de balles réelles contre les manifestants palestiniens qui bloquent les routes en cas d’urgence, a rapporté mercredi le média israélien Kan 11.
La Garde nationale - qui relève de l’autorité du ministère de la Sécurité nationale - a recommandé d’« assouplir les règles de la police en matière de tirs à balles réelles contre ceux qui perturbent l’ordre public en cas d’urgence, dans des cas incluant, mais sans s’y limiter, les fermetures de routes », a rapporté Kan 11.
Ces politiques extrêmes viseraient à préparer un scénario dans lequel les citoyens palestiniens d’Israël descendraient dans la rue pour protester en masse, comme en mai 2021 lorsque les forces israéliennes avaient attaqué des fidèles palestiniens à Jérusalem-Est occupée pendant le mois sacré du Ramadan, faisant des centaines de blessés.
Peu après, en représailles, des factions palestiniennes de la bande de Gaza ont tiré des roquettes sur Israël, ce qui a entraîné un assaut militaire israélien de près de deux semaines sur l’enclave côtière assiégée. Des centaines de Palestiniens ont été tués et il y a eu des destructions considérables.
Les événements de mai 2021 ont été baptisés opération « Gardien des murs » par l’armée israélienne.
M. Ben-Gvir - tristement célèbre pour ses déclarations incendiaires sur les Palestiniens - a été cité par l’agence de presse palestinienne Wafa comme ayant déclaré qu’« il est impératif que les officiers de police puissent plus facilement répondre par la force à ceux qui représentent une menace pour leur vie ».
Le ministre, qui dirige le parti d’extrême droite Otzma Yehudit (Pouvoir juif), a déclaré que cette nouvelle autorisation ne serait pas utilisée contre les manifestants juifs israéliens à Tel-Aviv, mais plutôt pour ce qu’il a appelé un potentiel « Gardien des murs 2 », scénario faisant visiblement référence aux manifestants palestiniens ayant la citoyenneté israélienne.
En août, M. Ben-Gvir a exprimé son intention de rétablir la politique israélienne d’assassinat des membres des factions palestiniennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
« Ce n’est un secret pour personne que je suis en faveur d’un retour aux assassinats et que je ne fournis pas d’argent à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.
Traduit par : AFPS