Le Syndicat des Journalistes Palestiniens (SJP) a publié mercredi un communiqué exigeant la libération des cinq journalistes palestiniens qui ont été arrêtés mardi soir par les forces de sécurité palestiniennes, et qualifie leur arrestation de "dangereuse agression contre la liberté d’expression."
Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, les cinq journalistes palestiniens — identifiés comme étant Mamdouh Hamamreh, Tareq Abu Zeid, Amer Abu Arafeh, Ahmad Halaiqa, et Qutaybeh Salem — ont été arrêtés par les forces de sécurité palestiniennes pour avoir laissé filtrer “des informations en direction de parties hostiles.”
Dans son communiqué, le SJP a condamné les arrestations, en déclarant que ce geste était “une attaque organisée contre la liberté du journalisme,” et une “dangereuse agression contre la liberté d’expression et d’opinion.”
Le SJP demande la libération immédiate des cinq journalistes et a tenu l’Autorité Palestinienne (AP) située à Ramallah, pour responsable de la sécurité et du niveau politique quant aux arrestations.
Les journalistes et les médias doivent être tenus à l’écart de toute démarche politique effectuée par les deux parties — l’AP dirigée par le Fatah et le Hamas — en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza assiégée, a déclaré le communiqué .
L’AP et le mouvement Hamas, les dirigeants de fait à Gaza, ont tous les deux été accusés d’arrestations en représailles et pour des raisons politiques dans les deux territoires, alors que le conflit entre les deux groupes, long de plus d’une décennie, s’est intensifié ces derniers mois.
Le syndicat a rappelé à l’AP le cas du journaliste palestinien et correspondant de la TV de Palestine diffusée par l’AP, Fouad Jaradeh, qui a été emprisonné à Gaza par le Hamas pendant plus de deux mois.
En attendant, le Centre Palestinien pour le Développement et la Liberté des Médias (MADA) a aussi condamné dans un communiqué les arrestations des journalistes, en déclarant que les arrestations font "partie de l’intensification prononcée des violations de la liberté des médias et sont une violation flagrante de la Loi Fondamentale Palestinienne, qui protège la liberté d’expression et la presse.”
Le MADA a aussi appelé les services de sécurité palestiniens à libérer tous les journalistes palestiniens détenus dans les prisons de Cisjordanie et à "mettre fin à la politique d’arrestation de journalistes, et de tenir ces journalistes loin de la division politique interne et de leurs conflits internes.”
Traduit par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers