Un haut dirigeant du Hamas a déclaré mercredi qu’il s’attendait à un cessez-le-feu entre Gaza et Israël "d’ici deux jours", alors que le Premier ministre israélien insiste sur la poursuite de sa campagne contre l’enclave assiégée.
Mousa Abu Marzouk, chef adjoint du bureau politique du mouvement palestinien Hamas, a déclaré à la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen qu’il pensait que "les efforts de cessez-le-feu actuellement en cours allaient aboutir".
"Je m’attends à un cessez-le-feu d’ici un jour ou deux", a-t-il dit, sans donner plus de détails.
"Israël ne peut pas se battre sur plusieurs fronts, et il craint fort que les portes de l’enfer ne lui soient ouvertes", a-t-il ajouté, en référence aux affrontements en cours entre manifestants palestiniens et forces israéliennes en Cisjordanie, à Jérusalem occupée et dans des villes arabes et mixtes à l’intérieur d’Israël.
Mercredi, un autre responsable du Hamas a prédit un cessez-le-feu "imminent" grâce aux efforts de médiation de l’Égypte et du Qatar actuellement en cours.
Dans une déclaration à CNN Arabic, un responsable du Hamas a déclaré qu’une "atmosphère positive" entourait les pourparlers visant à trouver un accord avec Israël "grâce au soutien de nos frères égyptiens et qataris" qui ont proposé diverses solutions.
Le responsable a ajouté que "les demandes générales du peuple palestinien sont toujours claires : la fin de l’agression israélienne contre la mosquée al-Aqsa et le quartier de Sheikh Jarrah, la fin de l’agression israélienne contre Gaza et un mécanisme pour la reconstruction de Gaza après la destruction israélienne".
Le Wall Street Journal a également indiqué qu’un cessez-le-feu pourrait intervenir dès vendredi, citant des personnes impliquées dans les discussions.
Des responsables égyptiens ont fait des progrès dans les pourparlers avec la direction du Hamas, et l’armée israélienne a concédé en privé qu’elle était sur le point d’atteindre ses objectifs, ont déclaré des responsables américains et étrangers au journal américain.
L’Égypte et le Qatar, ainsi que les États-Unis et plusieurs pays européens, ont fait pression sur Israël et le Hamas pour qu’ils mettent fin à leurs campagnes militaires.
Ces déclarations interviennent alors que les frappes aériennes israéliennes ont tué au moins 230 Palestiniens dans la bande de Gaza au cours des dix derniers jours, selon des responsables sanitaires locaux. Parmi les personnes tuées, au moins 65 étaient des enfants, 39 des femmes et 17 des hommes âgés.
Au moins 1 710 personnes ont été blessées, selon le ministère de la santé de Gaza.
Dans le même temps, l’armée israélienne a déclaré mercredi que ses frappes aériennes avaient tué 150 membres des mouvements Hamas et Jihad islamique - un chiffre qui ne semble pas correspondre au bilan du ministère de la santé de Gaza.
Les tirs de roquettes en provenance de Gaza ont tué au total 12 personnes en Israël, dont deux enfants, selon les autorités israéliennes.
Netanyahu rejette les appels au calme des États-Unis
Plus tôt dans la journée de mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté l’appel à la désescalade lancé par le président américain Joe Biden.
Dans une déclaration faisant suite à une conversation téléphonique avec M. Biden, M. Netanyahu a déclaré qu’il "apprécie vraiment" le soutien international dont Israël a bénéficié, en particulier "le soutien apporté par le président de notre ami, les États-Unis, Joe Biden, au droit de l’État d’Israël à l’autodéfense".
Au cours de l’appel, le président américain avait dit à M. Netanyahu qu’il "s’attendait à une désescalade significative aujourd’hui sur la voie d’un cessez-le-feu", selon un communiqué de la Maison Blanche.
M. Netanyahu a toutefois déclaré qu’il était "déterminé à poursuivre cette opération" dans la bande de Gaza jusqu’à ce que "le calme et la sécurité soient rétablis pour les citoyens israéliens".
Dans ses déclarations à Al-Mayadeen, Abu Marzook a fait valoir que Washington avait refusé de discuter de l’agression israélienne sur la bande de Gaza au Conseil de sécurité de l’ONU, mais "sa position a changé après que la résistance palestinienne ait frappé Tel Aviv".
Concernant les tentatives israéliennes rapportées d’assassiner Muhammad al-Deif, le commandant de la branche armée du Hamas, les Brigades Al-Qassam, à plusieurs reprises au cours de l’assaut actuel, Abu Marzook a déclaré que le chef militaire est sain et sauf et continue de diriger les opérations à Gaza.
"Il n’a pas été blessé et dirige toujours la bataille", a déclaré Marzook.
Mercredi, des sources diplomatiques de l’ONU ont révélé que les États membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont commencé à discuter d’un projet de résolution préparé par la France, appelant à une trêve à Gaza.
Les médias israéliens s’attendent à ce que l’accord soit conclu vendredi, malgré l’insistance de Netanyahu à poursuivre les frappes aériennes sur Gaza.
Pendant ce temps, la chaîne israélienne Channel 12 a révélé qu’il existe un accord entre les établissements politiques et militaires en Israël, "pour ne pas parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza avant vendredi".
Traduction : AFPS