Le Hamas a le malheur d’avoir
une Charte. Qui plus est, maximaliste
et jihadiste. La raison
voudrait que ce texte soit livré à l’histoire.
Comme témoignage d’une période
révolue. Tous les derniers développements
politiques, en particulier depuis
l’irruption du Hamas sur la scène politique
locale et nationale palestinienne,
attestent de sa « caducité » de facto.
Mais le conflit israélo-palestinien se
moque des faits. Cette charte, véritable
aubaine idéologique, continue donc à
servir de référence « obligatoire », indépassable,
à la presse occidentale pour
définir l’identité du mouvement et juger
de ses positions. Quoi que dise le Hamas
d’aujourd’hui ; quoi qu’il fasse. Ses ennemis
jurés s’en servent à plus soif pour justifier
la mise en quarantaine des « islamistes
» palestiniens et leur statut de paria
« terroriste », à défaut de leur annihilation.
Cette « fixation » sur la charte, qui
joue un triple rôle de chiffon rouge, de
leurre, et d’écran, permet d’occulter tous
les autres documents majeurs du Hamas,
en particulier les plus récents. Elle favorise
une lecture irréductible de l’adversaire
ad vitam aeternam.
Le retour aux textes fondateurs n’est pas
inutile. Mais à condition de ne pas en
séparer l’esprit de la lettre et de les replacer
dans leur contexte historique. Incontestablement,
la charte du Hamas n’a
rien pour plaire. Il est question de libération
de la terre « sacrée », d’instauration
d’un Etat islamique sur l’ensemble
de la Palestine historique, d’application
stricte et rigide de la chari’a, mais aussi
d’obligation du jihad « patriotique »,
lequel « incombe à tout musulman » ; on
y lit aussi que « la mort sur le chemin de
Dieu, [est] la plus éminente des espérances ». Ce texte, truffé de références
coraniques, est a-historique et sectaire.
Ses envolées rhétoriques sont ultraconservatrices,
souvent éradicatrices,
parfois haineuses ou même classiquement
antisémites [1]. Ce document, on le sait,
a été rédigé en août 1988, dans l’électrochoc
de la première Intifada, huit mois
après la naissance d’un mouvement,
encore nébuleux. Il ne peut se comprendre
hors d’un contexte de concurrence
aigüe avec le courant nationaliste -dominant.
L’association des Frères musulmans,
devenue Hamas, rompt, alors,
avec le quiétisme religieux qui la caractérisait
depuis les années 70 et renonce
à sa mission d’islamiser la société par le
biais exclusif du terrain social et éducatif.
Elle bascule, sans expérience, dans
la lutte contre l’occupation israélienne -jusqu’alors l’apanage de la seule OLP.
Cette synthèse inédite entre islamisme
et nationalisme est encore balbutiante. Le
temps est à la surenchère rhétorique radicale,
non au « consensus politique international », ou au compromis dans l’exercice
des « droits inaliénables ». Tel est
le passé (récent) [2].
Aujourd’hui, sans négliger ce qui reste
vivace dans l’adhésion aux principes
fondateurs, la seule approche dynamique
est de pointer les éléments de rupture
entre le Hamas de 1988 et celui de 2007.
De mesurer le chemin parcouru. Quelles
sont les évolutions à l’oeuvre sur le plan
discursif, idéologique et politique ? La
réputation du Hamas comme « ennemi
de toute paix et de tout compromis »
était-elle valide ?
Un « nouveau Hamas » ?
Les réponses du chercheur palestinoaméricain
Khaled Hroub [3] sont précieuses,
car son travail est basé sur une
stricte analyse de discours. Il a pris la
peine de décortiquer méticuleusement
trois textes clefs majeurs récents du
Hamas : la plate-forme électorale « Changement
et réforme », (automne 2005) ;
le projet de « Programme de gouvernement
d’union nationale » (mars 2006)
et la plate-forme gouvernementale présentée
par le Premier ministre, Ismaïl
Haniyeh, devant le Parlement, lors de
sa première investiture le 27 mars 2006.
« Curieusement, ces documents si révélateurs
de l’évolution de la pensée du
Hamas et de ses préoccupations majeures,
n’ont pratiquement donné lieu à aucun
compte rendu dans les médias occidentaux ou les cercles officiels » remarque
Hroub. Que constate-t-il ? Que de « véritables
changements cumulatifs », à l’oeuvre
depuis presque une décennie, ont produit
une « organisation profondément différente
» de celle des débuts. Bien sûr, le
« nouveau Hamas » n’est pas encore réformiste.
Pour autant, il manifeste « très peu
d’inclination pour des positions radicales
». Sa pensée politique a évolué « vers
le pragmatisme et le “consensus palestinien”
». C’est le résultat de sa volonté
d’insertion dans le jeu politique, de son
accès aux responsabilités et des exigences
propres de l’arène politique nationale.
Mais l’évolution est aussi due aux « couches
moyennes (technocrates et élite occidentalisée)
», bien plus représentées dans la
direction qu’il y a vingt ans.
Le « nouveau discours » peut se vérifier par
la disparition quasi totale de références à
la « lutte armée » dont « l’importance n’est
soulignée [que] dans le passé »[texte 3],
alors même qu’il n’était plus nécessaire de
faire des concessions aux factions, puisque
les négociations sur l’unité nationale avaient
échoué en mars 2006. Les références religieuses
à l’islam, plus fréquentes dans la
plateforme électorale, se réduisent à des
« généralités » pour disparaître complètement
des « sections programmatiques ».
La « réforme », et non plus la résistance,
constitue le « thème majeur » commun aux
trois textes, l’accent étant mis sur la « phase
nouvelle de construction de l’Etat » et la
« bonne » gouvernance. Le Hamas se dit
soucieux de libertés politiques « incluant
la liberté d’expression, de presse, d’association
», de « pluralisme », de « séparation
des pouvoirs », d’« alternance pacifique
au pouvoir ». Mais aussi d’« édification
d’une société civile développée »... Dans
le domaine diplomatique, l’avancée est
aussi significative.« A l’exception de l’article
2 [ texte 2] soutenant le droit au retour des
réfugiés, toutes les références portent sur
les territoires occupés de 1967 », avec « au
moins implicitement la reconnaissance
de la légitimité des lois et des mécanismes
internationaux ». Le renvoi à la Cisjordanie
et à la bande de Gaza « sans référence
au “reste de la patrie”[Israël] est aussi
hautement significatif ». Dans aucun des trois
textes on ne trouve « la moindre allusion
à une intention de détruire Israël ».
Finalement, comme le résume bien la formule
du très sérieux International Crisis
Group, dans un rapport du 18 janvier
2006 [4] : « la plateforme électorale [du
Hamas] est plus proche des conceptions
du Fatah que des principes fondateurs du
Hamas ».
« Ne regardez pas leur
rhétorique mais ce qu’ils font »
D’autres chercheurs, comme Henry Siegman,
attestent du parcours réalisé, mais
inversent la démarche : « Ne regardez pas
la rhétorique du Hamas, regardez ce qu’il
fait ! ». Siegman n’est pas n’importe qui :
seize ans à la tête de l’American Jewish
Congress, ex-président de la Synagogue
Council of America, il est aujourd’hui
chercheur au Council on Foreign Relations,
un organisme qui conseille le Département
d’Etat. Que dit-il ? Il choisit, significativement,
de s’appuyer sur les positions
d’Efraïm Halevy, un ancien faucon à la
tête du Mossad sous cinq Premiers ministres,
devenu, depuis 2003, un partisan actif du
dialogue avec le Hamas, par défense des
« intérêts vitaux d’Israël ». « Regardez ce
qu’il fait, exhorte Halevy : Il y a 18 mois
[fin 2005] le Hamas a déclaré la trêve et
n’a commis depuis aucun acte terroriste
contre Israël. Malgré le refus du Hamas
de modifier son rejet théorique d’Israël,
Ismail Haniyeh, le Premier ministre du
gouvernement conduit par le Hamas, a
ordonné à ses ministres de rechercher une
coopération pratique avec leurs homologues
israéliens. Il a aussi confirmé que
la trêve auto-déclarée est à durée indéterminée
». Interrogé par la télévision israélienne,
en juin dernier, l’expert en sécurité
avait tourné en ridicule l’exigence d’Olmert,
au centre des injonctions du Quartet :
« Pourquoi Israël devrait-il se préoccuper
de savoir si le Hamas lui accorde le droit
d’exister ? Israël existe et la reconnaissance
ou la non-reconnaissance par le
Hamas n’ajoute rien ou ne retire rien à
ce fait irréfutable. Mais 40 ans après la
guerre de 1967, un Etat palestinien n’existe
toujours pas. Donc, la question (...) est de
savoir si Israël reconnaît aux Palestiniens
le droit d’avoir un Etat, pas l’inverse ». [5]
Finalement, Henry Siegman et Efraïm
Halevy ne disent pas autre chose que Javier
Solana, certes encore minoritaire en Europe :
« ce qu’ils font est beaucoup plus important
que ce qu’ils disent ».
Persuadé que l’intégration politique transformera
profondément le mouvement,
l’International Crisis Group insiste, lui
aussi, sur les nombreux « signes de pragmatisme
» existants. Il rappelle comment
le Hamas s’est attaqué aux problèmes de
gouvernance locale depuis qu’il contrôle
diverses municipalités (fin 2005). « De
par son pragmatisme, voire sa volonté de
traiter avec Israël sur les affaires opérationnelles quotidiennes, la façon de gouverner
du Hamas (...) demeure similaire
à celle de son prédécesseur. Ses politiciens
locaux insistent sur les questions de
la bonne gouvernance, du développement
économique et de la sécurité sociale et
personnelle, reléguant délibérément les
questions religieuses et le conflit avec
Israël au second plan. À de rares exceptions
près, ils n’ont pas essayé d’imposer
leur vision d’une société islamiste. » [6]
De fait, hormis au Likoud et dans
l’extrême-droite israélienne ou dans
l’entourage de Bush, le parcours réalisé
par le Hamas ne fait plus guère de doute.
Robert Malley, l’ancien conseiller de Bill
Clinton, qui implore depuis des mois que
ce parcours soit « mis à l’essai », propose
une grille explicative qui ouvre une piste :
« Si accord [de La Mecque] il y a eu en
Arabie saoudite, c’est bien parce que le
Hamas n’a pas été sommé d’accomplir une
révolution idéologique qu’il ne fera pas
mais plutôt encouragé à réaliser une évolution
pragmatique qu’il fera peut être ». [7]
Et de conspuer « l’autisme de l’Europe
qui semble ne rien avoir appris de la
faillite collective » internationale.
« Le Hamas a compris les
règles de la politique »
Il a fallu vingt ans à Yasser Arafat pour faire
accepter le « compromis historique » et la
primauté d’une solution politique à l’appareil
« laïc » de l’OLP. Le Hamas, lui, franchit
les étapes à toute allure. Le mouvement
n’a pas encore vingt ans... Le temps où
l’Autorité palestinienne était traitée de
« collaboratrice » et Oslo de « bradage »
des droits palestiniens, où la légalité internationale
était « nulle et non avenue » et
où le jihad -sous forme de glorification
du sacrifice-, était considéré comme le
seul moyen de libérer toute la terre de
Palestine, n’est pas si ancien. C’est la rapidité
de cette mue que souligne Ziad Abou
Amr, le nouveau chef de la diplomatie
palestinienne. « Je suis à la fois surpris et
impressionné par la vitesse et la magnitude
de la transformation du Hamas. Il y a un
an, ce mouvement n’aurait jamais accepté
un Etat palestinien dans les frontières de
1967. Il n’aurait jamais accepté que l’OLP
soit officiellement le seul représentant des
Palestiniens habilité à négocier. Le Hamas
reconnaît aujourd’hui des résolutions internationales,
des résolutions arabes... Quand
on va à cette vitesse en un an, cela m’amène
à penser que ce mouvement
est [encore] prêt à
évoluer. Le Hamas a compris
les règles de la politique,
qu’elle a ses impératifs,
et il est prêt à en
payer le prix, en connaissance
de cause, pour être
partie prenante du système ». [8] Certes, Ziad
Abou Amr est acteur, donc
partie prenante. Mais son
avis n’est pas anodin.
Considéré comme l’un
des très bons connaisseurs
du Hamas, cet universitaire,
brièvement conseiller
de Yasser Arafat, cultive son indépendance
et défend une « troisième voie ».
Le Hamas peut-il encore accélérer sa mue
et passer d’un « discours de refus à un discours
de pouvoir » [9], comme le préconise
Ghazi Hamad, figure du courant modéré
et porte-parole du gouvernement ? Oui,
mais à condition de respecter un partage
des rôles : au gouvernement Haniyeh de
prendre des positions plus souples et « réalistes
», ce qu’apparemment ne peut pas
encore faire le Hamas comme organisation.
A condition, surtout, de lui laisser
un peu de temps, comme le répète inlassablement
Mahmoud Abbas. En attendant,
en mouvement discipliné et malgré
les difficultés d’une direction collégiale
bipolaire, les nouvelles orientations politiques - pour « sauver l’unité nationale »-
ne sont pas contestées par l’appareil, les
militants ou la base. Y compris par la
direction extérieure « radicale », installée
à Damas - un élément très nouveau mais
guère étonnant puisque les accords de la
Mecque ont consacré Khaled Mesha’al
comme le nouvel homme fort du Hamas.
Pour autant, on voit mal pourquoi la direction
du Hamas ferait davantage de « concessions », sauf à donner des arguments à la
frange la plus orthodoxe de son appareil
ou à son aile militaire, qui accepte mal le
cessez-le-feu total proclamé par la direction
politique depuis les élections municipales
de fin 2005.
Pour se transformer davantage, le Hamas
a besoin de résultats. Il a besoin d’alléger
les souffrances du peuple palestinien et
d’engager des réformes pour lutter contre
la corruption, comme il l’a promis. Sa légitimation
en tant qu’acteur politique à part
entière par les Etats de la région et surtout
par la communauté internationale -où tout
reste à faire, hormis la Russie- est cruciale.
Car comme l’explique Ahmad Youssouf,
conseiller du Premier ministre, l’option
politique n’a d’intérêt que si elle est payante :
« Le Hamas pourrait connaître des changements
idéologiques dans la prochaine
période. [Il] pourrait [être] amené à changer
certaines idées du mouvement, particulièrement
si la politique nous permet de
réaliser ce que nous cherchons à obtenir
par la lutte armée. » [10]. Sinon, le retour à
l’option de résistance (attentats) est prévu.
Pour le moment, le Quartet, sous haute
surveillance américaino-israélienne, n’a
pas bougé d’un iota. Et le blocus s’éternise.
Reconnaissance de facto mais
refus de légitimation d’Israël
Mené par les Etats-Unis, le Quartet a fait
du préalable de la reconnaissance [11], une
injonction gravée dans le marbre -la vulgate
israélienne étant que le recours du
Hamas à la terreur ne vise qu’à « détruire
Israël », non à construire l’Etat palestinien.
Pourtant depuis 1995, avec la première
proposition de cheikh Ahmed Yassine,
son guide spirituel assassiné en 2004, le
Hamas se dit prêt à la reconnaissance. Mais
sous réserve d’une pleine réciprocité. Il
ne se pliera à aucune injonction avant la
fin de l’occupation militaire et la création
d’un Etat palestinien. « Qu’Israël définisse
ses frontières et nous discuterons alors
reconnaissance mutuelle », résume le président
du Conseil législatif, Aziz Doueik.
En d’autres termes, le Hamas ne fera pas
d’inutiles concessions. C’est la leçon que
sa direction a tirée de l’expérience de
l’OLP. « Le Hamas semble choisir d’en
revenir là où l’OLP en était dans les années
1970 et 1980 : conserver la « carte » de la
reconnaissance explicite d’Israël, tout en
multipliant les « petites phrases » exprimant une reconnaissance de facto de
l’Etat. » [12] Le processus semble en marche.
De l’acceptation, stratégique, de l’Etat palestinien
dans ses frontières de 1967 -que même
Khaled Mesha’al entérine- au « respect »
tout récent des accords signés entre Israël et
l’OLP/ANP, du ralliement au « consensus
arabe » lors du sommet de Riyad, à l’évocation
timide des résolutions et de la légalité
internationale, que fait le Hamas sinon
accepter tacitement le fait israélien ?
Si l’on se réferre à la charte, le chemin parcouru
est énorme. Mais de vrais écueils
demeurent. Car de la reconnaissance tacite
de facto à celle formelle et de jure-exigée-
il y a un saut qualitatif que bien peu de responsables
du Hamas sont prêts à franchir.
Le « consensus » auquel est parvenu le mouvement,
après un long cheminement, est
l’acceptation d’une coexistence de facto
de deux Etats en Palestine, mais celle-ci
n’implique pas l’octroi d’une légitimité de
principe à Israël. D’abord, parce que la
reconnaissance formelle accorderait une
légitimité à un Etat non islamique sur la
terre de Palestine, considérée comme un
waqf [mainmorte] légué par Dieu. Ensuite
et surtout, parce qu’elle introduit une légitimation
historique a posteriori. « L’armistice
[hudna] n’exige pas une reconnaissance
formelle. Israël existe de facto mais
son existence est illégitime. Reconnaître le
droit d’Israël à l’existence signifie que les
juifs avaient historiquement et moralement
le droit d’établir un Etat en Palestine, et cela
nous ne pouvons pas l’admettre » [13]. Ainsi
parle, par exemple, Moussa Abou Marzouq,
le vice-président de la direction politique
de l’extérieur.
Cette position est-elle indéfendable ? Certainement
pas, répondent Ilan Halevi et Uri
Avnery [14], s’insurgeant contre l’invention
du « droit à l’existence » érigée par Israël.
« C’est comme si le Canada ou l’Australie
exigeaient des “Premières nations” ou des
aborigènes une déclaration solennelle légitimant
rétroactivement la conquête européenne
et la destruction de leur société », écrit
le premier. « Est-ce qu’un Indien américain
doit reconnaître le droit des Etats-Unis à exister ? (...) Mais personne ne pose la question »,
souligne le second. Finalement, résume Ilan
Halevi, « ce qui est en fait exigé, derrière les
conditions du Quartet, c’est une capitulation
idéologique. (...). De la même façon,
derrière l’exigence de la « renonciation à
la violence »-jamais posée à Israël- c’est à
une délégitimation a posteriori de décennies
de lutte que la communauté internationale
invite les Palestiniens ».
Autre difficulté : la proposition de hudna
(trêve sur le long terme ou armistice), interprétée
par Israël comme une ruse pour gagner
du temps, reste mal comprise en Occident
car elle n’implique pas, selon le Hamas, la
fin du conflit, même après la fin de l’occupation
militaire israélienne. Comme l’expliquait
Ahmed Youssef, dans une tribune
publiée dans le New York Times du 1er
novembre dernier, il s’agit d’une « période
de non guerre », qui peut durer dix ans ou
plus, « reconnue par la jurisprudence musulmane
comme un accord à la fois légitime
et contraignant (...).Une hudna va au-delà
de la conception occidentale du cessez-lefeu
et contraint les parties à utiliser cette
période de coexistence pacifique pour chercher
une résolution durable et non-violente
de leurs différences et pour régler tous les
problèmes en suspens ». Autrement dit pour
négocier une paix durable. Vaste programme.
L’accès du Hamas aux responsabilités a
accéléré sa mutation. L’exclure du jeu politique
serait le meilleur moyen de l’enfermer
dans la logique du « terrorisme » que le Quartet
prétend combattre. A lui de choisir. Vite.