La fermeture par l’Egypte du terminal routier de Rafah risque de provoquer une crise sanitaire dans l’enclave palestinienne de Gaza, a mis en garde, mercredi 8 août, un porte-parole du ministère de la santé du gouvernement du Hamas, qui contrôle le territoire. "La décision de fermer [cet accès], y compris aux malades et aux cas humanitaires, va ajouter à leurs souffrances et nuire à leur santé, et pourrait conduire à un désastre sanitaire", a déclaré aux journalistes Achraf Al-Qodra.
M. Qodra a souligné que de nombreux malades attendaient la permission de se rendre en Egypte en vue de traitements médicaux, avant d’expliquer que les médicaments sont devenus introuvables dans la bande de Gaza.
L’Egypte a fermé "jusqu’à nouvel ordre" le passage de Rafah, unique fenêtre de l’enclave palestinienne sur l’extérieur non contrôlée par Israël, à la suite d’une attaque dimanche dans le Sinaï par un commando armé qui a tué 16 gardes-frontières égyptiens.
Selon l’agence de presse égyptienne MENA, les commandos armés étaient "des djihadistes" infiltrés depuis la bande de Gaza via des tunnels creusés sous la frontière "avec la collaboration d’éléments djihadistes se trouvant dans les secteurs" en Egypte.
Jérusalem et Le Caire ont imposé un blocus partiel à ce territoire après sa prise de contrôle par le Hamas en 2007. L’ex-président égyptien Hosni Moubarak a assoupli ce blocus en 2010, sans toutefois permettre le trafic commercial via le passage de Rafah, comme l’espérait le Hamas. Mais cet espoir a été ravivé avec l’arrivée au pouvoir de M. Morsi, issu des Frères musulmans, une mouvance à laquelle appartient le Hamas.