Or c’est bien cela que, dans l’histoire, on nomme une révolution : non pas ce que l’on prévoit ou que l’on maîtrise, mais ce qui survient sans avertir et qui invente son chemin, sans programme, parti ou leader préétablis. Une révolution véritable n’est pas le coup de force de quelque avant-garde autoproclamée, préfiguration des dominations de remplacement : elle se joue et s’invente, à la manière d’un pari pascalien, sans autre garantie que l’espérance.
Qu’elle réussisse ou bien qu’elle échoue, qu’elle soit écrasée ou confisquée, c’est donc une autre affaire dont le temps n’est pas seul maître, tant les autres peuples du monde en sont aussi acteurs, selon qu’ils seront indifférents ou solidaires, ne serait-ce qu’à travers l’attitude de leurs gouvernements sur laquelle ils peuvent peser.
Aussi la nécessaire prudence ne saurait exclure, chez l’observateur, l’empathie, entre enthousiasme et inquiétude, bref, cette curiosité généreuse pour des événements qui offrent une chance inespérée de secouer un double carcan : celui qui, d’un côté, enfermait les peuples arabes dans le malheur et l’oppression, le déni de la justice et du droit, et qui, de l’autre, emmurait le reste du monde dans la peur des désordres extrémistes nés de ces souffrances, menaces qui servaient d’alibi à l’infinie prolongation des injustices et des inégalités, symbolisée par le funeste sort fait au peuple palestinien.
« Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve », n’a cessé de répéter, citant un poème d’Hölderlin, Edgar Morin dans sa quête d’une voie humaine nous permettant d’échapper aux catastrophes, tragédies et misères qui, produits de nos irresponsabilités et de nos inconsciences, s’accumulent à l’horizon. Souci de l’événement en train de se faire, bouleversant les certitudes et inventant l’impossible, la sociologie du présent qu’il a toujours défendue dans ses travaux rejoint sa réflexion philosophique sur « le surgissement de l’inattendu et l’apparition de l’improbable » comme « principe d’espérance ». Nous voici donc devant l’inattendu et l’improbable, comme le furent tous les grands tournants de l’histoire mondiale avant que les historiens ne viennent nous en expliquer la lente maturation.
Face à cette révolte pacifique d’une rue arabe qui ne s’est d’ailleurs pas exprimée qu’en Tunisie ou en Egypte, mais aussi, entre autres, en Jordanie ou au Yémen, un souvenir s’impose spontanément : celui de cet événement improbable et inattendu que fut la chute du Mur de Berlin en 1989, à la fin de l’année où, en France, nous commémorions le bicentenaire de notre première révolution démocratique, celle de 1789, également imprévisible pour ses contemporains et improbable dans ses conséquences universelles.
Mais l’on se souvient aussi que 1989 fut l’année de l’écrasement du Printemps de Pékin, rappel que ces surgissements révolutionnaires ne sont jamais joués dès le départ. Il leur faut, pour réussir à renverser l’ordre existant, d’autres ingrédients que la seule force protestataire de manifestants pacifiques : ces contradictions accumulées qui, en haut, rendent intenable la poursuite d’une domination devenue, en bas, insupportable.
Comme le 1989 de l’Europe de l’Est
C’est en ce sens que la comparaison avec le 1989 démocratique de l’Europe de l’Est n’est pas sans pertinence. De fait, elle a été reprise ces jours-ci par plusieurs observateurs cités dans la presse britannique, notamment Fawaz Gerges de la London School of Economics qui évoque un « Berlin du monde arabe » (« Arab world’s Berlin moment »).
La première similitude est géopolitique : de même que l’effondrement du bloc soviétique fut une onde de choc continentale, traversant tous les pays d’Europe de l’Est, le monde arabe offre une évidente unité culturelle et linguistique qui facilite et accélère la propagation des audaces et des exemplarités. Dans sa grande diversité et pluralité, entre ses nations comme à l’intérieur de celles-ci, cette aire a toujours été traversée, du Machrek ou Maghreb, par des sourdes résonances ou des vagues immenses, tissant des liens politiques ou créant des causes communes.
Mais la nouveauté, c’est que, cette fois, les pouvoirs institués, Etats et Partis, ou Etats-Partis, n’en sont plus maîtres. Les pacifiques révolution tunisienne et insurrection égyptienne illustrent ce qu’avait déjà montré la révolte iranienne de 2009, au lendemain d’élections présidentielles contestées : avec la révolution numérique, ses médias sans frontières et ses réseaux sociaux, l’information redevient une arme populaire, produite et relayée par les citoyens eux-mêmes. Elle n’est plus confisquée, mais reconquise et réappropriée. D’où cette peur panique du pouvoir égyptien qui l’a amené à couper les réseaux, Internet, les téléphones mobiles, les satellites télévisuels... En vain. Car, comme nous l’avait prouvé le feuilleton WikiLeaks, l’information numérique finit toujours par circuler, et d’autant plus quand elle n’est pas enfermée dans une seule langue.
La deuxième résonance avec le 1989 européen est institutionnelle : tout comme le basculement de 1989-1991 (chute du Mur, suivie deux ans plus tard de la fin de l’URSS) fut facilité par la décomposition interne des régimes communistes, la révolution tunisienne qui a fait fuir Ben Ali et la révolte égyptienne qui demande le départ de Moubarak ont pour clé les contradictions qui minent et divisent ces pouvoirs autoritaires.
A Tunis, le refus de l’armée de faire corps avec le dictateur, tout comme la lassitude d’une bourgeoisie entravée par le népotisme et la corruption, ont accompagné la pression de la rue. Attitude des forces armées, divisions des classes dirigeantes : les mêmes questions sont aujourd’hui posées en Egypte face à un régime essoufflé, usé, vieilli et fatigué, qui ne doit sa survie qu’au grand jeu proche-oriental des Etats-Unis et de leurs alliés.
Qu’en haut, on ne puisse plus tenir et qu’en bas, on n’en puisse plus de subir : les révolutions n’ont pas d’autre recette. Loin des schémas complotistes ou insurrectionnels, il faut, pour qu’elles surviennent, toujours sans crier gare et sans chef d’orchestre, que le pouvoir soit de plus en plus réduit à son essence oligarchique, dépossédant l’immense majorité du peuple, la société, dans sa large majorité, se sentant exclue ou opprimée, humiliée ou dédaignée. Or ce semble bien être ce scénario qui s’installe de nouveau en Egypte : après que le peuple, et surtout son immense jeunesse, eut fait le premier pas, voici que l’armée faisait connaître sa sympathie, tout comme la bourgeoisie d’affaires.
Tandis que le plus international des Egyptiens, l’acteur Omar Sharif, déclarait au monde entier sa sympathie pour les manifestants, les militaires faisaient savoir qu’ils jugeaient leurs revendications légitimes et le milliardaire des télécoms Samih Sawiris sortait de sa réserve pour revendiquer « la démocratie voulue par tous ».
Ces irresponsables qui préfèrent l’injustice au désordre
Rien n’est joué, évidemment. Mais serait-ce une raison pour ne pas jouer, justement ? Pour ne pas faire le pari de l’événement ? Pour ne pas accompagner de notre solidarité aussi active qu’entière les manifestants du Caire, comme hier ceux de Tunis ? Car cet événement dont nous ne connaissons pas l’aboutissement est d’ores et déjà incommensurable. Ainsi donc, dans l’épicentre du malheur mondial, de ses impasses et de ses impuissances, de ses menaces et de ses périls, les peuples osent se réveiller. Et leurs mots ne sont pas de haine, tout comme leurs armes ne sont pas de terreur. « Liberté » et « Fraternité » sont deux mots fréquemment scandés dans les défilés égyptiens tandis qu’on y a vu le peuple lui-même s’auto-organiser pour éviter les violences, les troubles et les provocations.
De Tunisie en Egypte, ni extrémisme, ni violence, ni terrorisme, mais des idéaux spontanément démocratiques, de liberté politique et de justice sociale. Comment ne pas être enthousiasmé par ce soudain appel d’air dans une région dont la chronique, depuis des décennies, n’est qu’une succession de drames et d’horreurs, théâtre de guerres à répétition et territoire des ressentiments accumulés ?
Et comment, dès lors, ne pas être choqué, dans nos contrées, par le spectacle des sceptiques du jour qui prolongent le cynisme d’hier ? Alors que l’événement commence à peine, on les entend déjà jouer les Cassandre, et brandir le péril islamiste en guise de défense de l’ordre ancien. Au nom d’un danger hypothétique, il faudrait donc toujours choisir l’injustice ? Accepter le déni de droit, le mépris des peuples, le déséquilibre du monde ?
Caricaturalement illustrée dans la région par les actuels gouvernants d’Israël (notre article ici) et relayée par tous les tenants d’un illusoire choc des civilisations que les événements actuels viennent démentir, cette attitude est une forme d’aveu. A l’apparent désordre des peuples quand ils se réveillent, les conservateurs, de toute époque et de toute latitude, ont toujours préféré l’injustice, sa perpétuation et son renforcement, cette injustice qui, pourtant, est à la source de ces colères qu’ils redoutent. Imprévoyants et irresponsables, ils sont incapables d’admettre la bonne nouvelle démocratique parce qu’elle menace de renverser l’échafaudage idéologique qui recouvre l’illégitimité des oppressions, inégalités et injustices dont ils sont les bénéficiaires.
Pour conjurer cette révolution démocratique qui s’annonce et s’avance, voire pour la tuer dans l’œuf s’ils le peuvent, il faut à tout prix qu’ils la renferment dans des cadres anciens, cette grille de lecture mensongère du monde qui leur tenait lieu de lucidité. Auraient-ils oublié combien cette diabolisation de l’islam, succédant à celle du communisme, nous a entraînés dans la catastrophe présente dont le 11 Septembre, la guerre en Afghanistan et l’invasion de l’Irak sont les étapes meurtrières ?
Face à la révolution iranienne de 1979 contre la dictature du Shah, révolution populaire dont la crispation religieuse n’était pas jouée d’avance, qu’ont-ils fait sinon soutenir, encourager et armer ce rempart laïque que devait être l’Irak de Saddam Hussein, cette dictature qui fut l’alliée de l’Occident dans une guerre sauvage avec l’Iran qui, évidemment, y fit le jeu des extrémistes portés par l’enjeu militaire ?
Et ce sont les mêmes apprentis sorciers qui, en Afghanistan, dans ces mêmes années 1980, armaient parallèlement un Islam intégriste, violent et sectaire, pour affaiblir l’Union soviétique, forgeant ainsi cet Al-Qaida devenu le cauchemar des musulmans et l’épouvantail des Occidentaux ! C’est à ces politiques de gribouille, inconséquentes et aveugles, suscitant sans cesse les dangers qu’elles prétendent combattre, que l’éveil démocratique du monde arabe nous donne l’espoir d’échapper enfin. C’est un retour au réel qui nous sort des fictions politiques, non seulement là-bas mais ici même, tant le préjugé islamophobe a diffusé son venin, dans l’oubli de ce que nos sociétés laïcisées doivent elles-mêmes à leurs longues durées religieuses. Ainsi de ce mot « islamiste », mot de vrac et de désordre, qui confond plutôt qu’il ne comprend.
Pourquoi donc, dans la transition démocratique du monde arabe, n’y aurait-il pas place pour des familles politiques se réclamant de la religion dominante, tout comme ce fut, et c’est toujours le cas des démocrates chrétiens en Europe ? Pourquoi admettrions-nous par chez nous un christianisme social, auquel la gauche doit beaucoup, et refuserions-nous toute dimension progressiste à des engagements démocratiques et sociaux qui s’accompagnent d’une conviction religieuse musulmane ?
Proches du parti AKP actuellement au pouvoir en Turquie après tant d’années de régime militaire ou militarisé, les Frères musulmans égyptiens, dont le réseau d’entraide sociale pallie les déficiences de l’Etat, ne sont en rien assimilables aux terroristes d’Al-Qaida, pas plus qu’ils ne sont identifiables au régime iranien et à ses relais régionaux, Hezbollah et Hamas. Et, au nom de quoi, s’ils s’engagent à respecter une constitution démocratique, son pluralisme politique et ses droits fondamentaux, faudrait-il exclure du jeu politique une famille qui exprime une partie de la réalité partisane égyptienne, qui plus est violemment réprimée et persécutée, tout comme le furent les islamistes tunisiens ?
Du printemps libanais de 2005 au printemps des Arabes
On objectera, et à juste titre, l’idéologie conservatrice que véhiculent ces partis religieux, qu’il s’agisse des libertés individuelles, des droits des femmes et, évidemment, de la laïcité dans l’espace public. Mais ce défi, qui relève du combat politique, serait-il un argument pour refuser la démocratie, pleine et entière, aux peuples concernés ?
Fallait-il, par exemple, au début des années 1980, souhaiter la répression du syndicat Solidarnosc en Pologne parce que d’immenses prières catholiques se tenaient sous son égide dans les chantiers navals de Gdansk ? Fallait-il espérer le maintien du glacis soviétique sur l’Europe de l’Est parce que son effondrement risquait, et ce fut bien le cas, de libérer des forces conservatrices, réactionnaires et religieuses ? Parce que les démocraties européennes sont aujourd’hui aux prises avec des partis xénophobes, racistes, autoritaires, faudrait-il regretter d’avoir hier soutenu les dissidents de l’Est et combattu pour que l’idéologie socialiste ne soit plus l’alibi de régimes totalitaires ?
Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Ne pas voir le neuf qui, de Tunis au Caire, émerge, s’ébroue et s’élance, c’est vouloir nous maintenir dans la nuit d’un vieux monde qui, d’aveuglement en ignorance, court à sa perte. D’un monde de divisions entre un Orient et un Occident arbitrairement essentialisés et aussi fantasmés l’un que l’autre, alors qu’il importe de faire advenir un monde de relations entre peuples, nations, cultures, religions, continents, bref entre toutes les humanités, dans leur diversité et leur unité.
Paix, prospérité et stabilité sont au bout de ce chemin-là, plutôt que de l’autre que nous empruntons, en pure perte depuis tant d’années. Traduite par le nouvelobs.com, la récente tribune de Mohamed ElBaradei dans Newsweek (à lire ici) illustre cet esprit de responsabilité qui anime tous les tenants d’une révolution démocratique arabe, alors que l’irresponsabilité est du côté de ceux qui s’en alarment.
Le prix Nobel de la paix 2005 y répond de façon lumineuse à tous ceux qui dénient aux peuples de la région leur droit à la démocratie en prétendant que « la seule alternative possible dans le monde arabe, c’est d’un côté les régimes autoritaires et de l’autre les djihadistes islamiques ». Ce n’est pas de la realpolitik, leur répond-il, mais de l’irresponsabilité réelle. « Alors que les manifestations s’enchaînaient dans les rues d’Égypte après le renvoi du dictateur tunisien, poursuit l’opposant égyptien, j’ai entendu la secrétaire d’État Hillary Clinton faire part de son opinion selon laquelle le gouvernement égyptien était “stable” et “à la recherche de façons de répondre aux légitimes besoins et intérêts du peuple égyptien”. J’étais sidéré – et perplexe. Que voulait-elle dire par stable, et à quel prix ? Est-ce la stabilité découlant de vingt-neuf ans d’état “d’urgence”, d’un président jouissant d’un pouvoir impérial depuis trente ans, d’un parlement qui ressemble à une plaisanterie, d’un pouvoir judiciaire qui n’est pas indépendant ? Est-ce là ce que vous appelez la stabilité ? Je suis certain que non. Et je suis certain que ce ne sont pas les règles que vous appliquez aux autres pays. [...] Vous avez renforcé (l’)opinion selon laquelle, quand il s’agit de vos amis, il y a deux poids, deux mesures, et que vous vous rangez aux côtés d’un régime autoritaire du seul fait que vous estimez qu’il représente vos intérêts. »
Inaudible tant notre époque est affolée, une petite cohorte de chercheurs, de sociologues, d’anthropologues, de démographes, d’historiens, etc., ne cessait de nous expliquer que les peuples arabes, loin de vivre une grande régression, traversaient une difficile transition vers notre modernité commune – ce que Youssef Courbage et Emmannuel Todd nommèrent en 2007 « le rendez-vous des civilisations ». Les rues tunisienne et égyptienne, que d’autres relaieront peut-être, leur donnent aujourd’hui raison, reprenant le vieux flambeau des insurrections démocratiques, celui-là même qui, depuis 1789, nous a entraînés vers nos républiques, aujourd’hui lasses et usées parce que malmenées et confisquées.
Ce flambeau appartient à tous les peuples et, dans le monde arabe, avait déjà été brandi, il y aura bientôt six ans. C’était le printemps libanais, ce Printemps du Cèdre dont le porte-voix fut un journaliste qui avait aussi la nationalité française et qui le paiera de sa vie, Samir Kassir (1960-2005). En 2004, ainsi que nous le rappelions en saluant l’espoir tunisien, il avait appelé le monde arabe à cesser de se complaire dans son malheur et à quitter sa nostalgie d’une grandeur perdue. Quelques mois plus tard, il crut voir son rêve se réaliser au spectacle des rues de Beyrouth soulevées contre le protectorat syrien sur le pays. On le sait, ce fut un échec. Un échec qui, toutefois, portait cette promesse des vaincus dont le sacrifice n’aura pas été vain.
Après l’assassinat, le 2 juin 2005, de Samir Kassir, ses éditoriaux du grand quotidien An-Nahar furent rassemblés par son ami Farouk Mardam-Bey sous le titre Liban : un printemps inachevé. Un refrain les habite : sa conviction que le printemps de Beyrouth était condamné à rester inachevé tant qu’il ne se muerait pas en un printemps arabe.
C’était ce qu’il avait espéré, comme en témoigne un article du 4 mars 2005, précisément titré « Beyrouth, le printemps des Arabes ». « Beyrouth, ces jours-ci, est redevenue un symbole dans le monde arabe, écrivait alors Samir Kassir. Soudain, et alors que personne ne s’y attendait, elle a pris une dimension régionale, s’adressant aux autres peuples arabes pour leur dire : Regardez-moi, je me suis redressée, je n’ai plus peur ! J’ai vaincu la loi du silence et ses gardiens ! J’ai défié la vermine et le despotisme ! Me voilà pour vous annoncer, à vous les Arabes, que le renouveau est possible ! » Et notre confrère de décrire cette surprise avec des mots utilisés aujourd’hui face aux surprises tunisienne et égyptienne, ainsi de présenter ses excuses à « ces jeunes si souvent critiqués pour leur apolitisme et leur goût prononcé pour les plaisirs futiles » ou de résumer l’unité créée par ces manifestations entre gens de toutes confessions et de toutes catégories sociales : « Ce qui les unit est la revendication d’une vie libre. C’est une bonne nouvelle pour les peuples arabes. »
Samir Kassir n’est plus parmi nous pour s’en réjouir, mais sa bonne nouvelle est de retour, vraiment. Et c’est une bonne nouvelle pour le monde tout entier. Sans doute la meilleure depuis bien longtemps. Un printemps en hiver. Un printemps arabe qui, peut-être, en annonce d’autres, ailleurs.