Le quartier Al-Bustan de Silwan, situé au sud de la mosquée Al-Aqsa, est l’un des douze quartiers voisins de Jérusalem sous la menace d’une destruction par les autorités israéliennes …. la radio militaire israélienne annonçait ce matin même que le Ministère de l’Habitat israélien avait des plans de colonisation visant à quasiment doubler le nombre de colons en Cisjordanie occupée.
« Ce que l’on fait subir à mes voisins à Silwan, c’est ce que l’on fait subir à la Palestine toute entière. » Tels étaient les propos d’Adela Hosseini au PNN samedi pendant la grève des commerçants contre la destruction de Jérusalem est.
Le quartier Al-Bustan de Silwan, situé au sud de la mosquée Al-Aqsa, est l’un des douze quartiers voisins de Jérusalem sous la menace d’une destruction par les autorités israéliennes.
L’appel à la grève des commerces de samedi avait été lancé par l’Organisation de Libération de la Palestine. La semaine dernière, 90 familles avaient en effet reçu un ordre d’évacuation de leur maison à Al Bustan. Un pique nique a rassemblé environ 400 personnes au Ramallah’s Al Manara square.
Adela Hosseini vit à Sheik Jarrah, un autre quartier de Jérusalem menacé de destruction. Ce quartier est connu pour sa tente de protestation face aux expulsions, sa résistance à l’occupant en particulier depuis l’affaire Um Kamal Al Kurd.
Cette palestinienne avait été expulsée du quartier le 9 novembre 2008 par les autorités israéliennes d’occupation. Soutenue par des organisations des droits de l’homme et des militants de la société civile, elle est devenue un symbole de la résistance populaire et de la non application de la résolution 194 des Nations Unies qui stipule le droit au retour pour les familles expulsées en 1948.
Hosseini précise que 28 de ses voisins à Sheikh Jarrah ont reçu des ordres de démolitions il y a six mois. « La peur de l’expulsion se ressent chez tous mes voisins ».
La grève générale a eu pour conséquence une désertion dans les rues de la ville centrale de Ramallah mais également des autres villes de Cisjordanie. A Bethléem notamment, les rues sont restées désertes ce samedi, seules les boulangeries et les pharmacies étant ouvertes.
Pour Hosseini, la grève en Cisjordanie permet d’unifier un pays qui est divisé sur la carte. “La plupart des Palestiniens ne peuvent pas se rendre à Jérusalem pour protester donc quand quelque chose se passe à Jérusalem ou à Gaza, la protestation a lieu en Cisjordanie. Nous somme une seule et unique nation, un seul et même peuple ».
Rappelons que Jérusalem est la capitale prévue pour le futur Etat palestinien. La multiplication des ordres d’expulsion est contraire au droit international et aux résolutions des Nations Unies.
Comme le souligne Borhan Daraghmeh au PNN, « Il est impossible que nous renoncions à Jérusalem. C’est une ville d’une grande importance pour les trois religions et c’est la capitale du futur Etat palestinien. »
A propos de l’efficacité de la grève, Daraghmeh reflète le sentiment de nombreux palestiniens : « il est important de montrer la solidarité avec les familles expulsés et d’attirer l’attention des medias. Cependant, ce n’est pas un moyen utile pour parvenir à un accord avec les israéliens. »
Il ajoute : “une grève est efficace lorsque deux parties sont en quête d’un accord, mais ce n’est pas le cas ici ».
Si la menace sur Jérusalem a toujours été constante, la résistance palestinienne ne l’a pas toujours été. Pour Sireen Barghouti, un étudiant de 19 ans, la grève aurait du venir plus tôt et avec d’avantages d’actions globales. “La décision est déjà prise. Une grève ne changera jamais les ordres de démolitions » insiste l’étudiant après la manifestation de samedi sous le ciel gris et le vent de Ramallah.
« Nous devons aller plus loin, il faut faire pression sur notre gouvernement pour qu’il en fasse davantage et chaque palestinien devrait lui aussi faire le maximum pour remplacer les produits israéliens par des produits palestiniens »
Des centaines d’appel ont été lancés pour des boycotts. Ces derniers demeurent cependant difficilement réalisables, les produits israéliens étant souvent moins chers et jugés de meilleure qualité que les produits palestiniens.
Certains magasins sont restés ouvert malgré la grève. Pour ce commerçant, la grève est contre-productive. « La grève va avant tout toucher les familles les plus vulnérables qui ne peuvent pas se permettre de manquer un jour de travail. Le mieux que l’on puisse espérer est que la grève interpelle la communauté internationale, mais les attentes sont très faibles ».
Tareq Nowarat, manager d’une chaine de magasins dans le centre ville de Ramallah a fermé son magasin. Pour lui, la grève n’affecte pas les Israéliens mais illustre l’opposition des Palestiniens à la politique d’occupation.
“Une grève n’aura pas d’impact économiques sur Israël mais c’est l’outil que nous avons à disposition pour protester contre les actions israéliennes. Quand des choses comme cela se passent, c’est un moyen de mesurer la réponse palestinienne. Israël veut voir jusqu’ou il peut aller. Nous ne pouvons pas simplement laisser faire ».
Des propos d’autant plus d’actualité alors que la radio militaire israélienne annonçait ce matin même que le Ministère de l’Habitat israélien avait des plans de colonisation visant à quasiment doubler le nombre de colons en Cisjordanie occupée. (PNN)