Une délégation des "Anciens" (Elders) est arrivé samedi à Gaza par le point de passage de Rafah. La délégation, réunissant des personnalités politiques célèbres a pour but d’attirer l’attention du monde sur les conséquences du blocus illégal sur la vie et les souffrances des habitants de Gaza.
La délégation est composée de l’ex-présidente irlandaise et ancienne haut-commissaire de l’ONU pour les droits de l’Homme Mary Robinson, de la militante indienne pour les droits de la Femme, Ela Bhatt ainsi que l’ex-chef de la diplomatie algérienne et émissaire de l’ONU Lakdhar Brahimi. Ils ont lancé samedi un appel demandant la fin du blocus.
La délégation des anciens, créée à l’initiative de Nelson Mandela en 2007, met ses compétences au service de la résolution des conflits dans le monde. Ils sont actuellement en visite pour une semaine au Moyen-Orient. Ils ont rencontré vendredi, avant de rentrer dans Gaza, le chef de la Ligue Arabe Amr Moussa. La délégation, après son passage à Gaza se rendra en Syrie, Jordanie, Israël et Cisjordanie, accompagné de l’ancien président américain Jimmy Carter.
Mme Robinson, qui dirige la délégation a déclaré : "J’étais présente en 2008, juste avant le début de la guerre de Gaza. La situation s’est détériorée de manière dramatique depuis. Ce n’est pas une crise humanitaire, mais politique, qui ne peut être résolue que politiquement. Il est incompréhensible et inacceptable qu’Israël et la communauté internationale n’aient pas encore mis fin au blocus."
Le but officiel de la visite est "d’attirer l’attention sur l’impact de l’isolement de Gaza et de lancer un appel pour la levée immédiate du blocus" car selon Mme Robinson ce blocus est "contraire à la loi internationale, immoral, inhumain et totalement contre-productif."
Le blocus a été imposé par Israël en 2006 suite à l’enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit, et a été renforcé après l’arrivée du Hamas au pouvoir. Suite à l’assaut israélien le 31 mai dernier contre les militants de la flottille de la liberté, qui tentaient de forcer le blocus, les autorités israéliennes avaient allégées un tant soi peu le blocus, permettant à plus de biens de consommation d’entrer dans Gaza. Mme Robinson a critiqué cette situation affirmant que "si l’allègement du blocus a permis l’importation d’un plus grand nombre de biens, les gens ne sont toujours pas libres d’entrée et sortir de Gaza, les matériaux nécessaires à la reconstruction sont fortement limités." [2]