En dépit des efforts actifs déployés dans la région du Proche-Orient pour rapprocher entre elles les positions respectives palestiniennes et israéliennes et surmonter les tensions entravant la réalisation d’une paix juste et globale, des positions et déclarations israéliennes se multiplient pour saboter ce dynamisme enclenché, notamment à propos de la colonisation et de Jérusalem - ville qui subit des plans planifiés visant à changer complètement son statut de ville palestinienne sur tous les plans et à l’exclure de toute négociation.
Suite à la visite de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice dans la région et son entretien avec le Président Mahmoud Abbas, à deux reprises dans la capitale jordanienne, au cours duquel le chef de la diplomatie américaine a invité Israël à suspendre toute activité de colonisation, conformément à ses obligations au regard de la "Feuille de route" pour la paix datant de 2003, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a annoncé la semaine dernière qu’Israël n’avait nullement l’intention d’interrompre les travaux d’extension des implantations juives dans la partie arabe de la ville de Jérusalem et à sa périphérie, parce que cette partie devait selon lui rester sous la souveraineté israélienne dans tout accord auquel parviendraient Israéliens et Palestiniens .
Ces positions israéliennes sont affirmées au moment où le gouvernement israélien a annoncé le projet de construction de 600 nouveaux logements dans une zone industrielle d’une colonie juive des faubourgs de la partie orientale annexée de Jérusalem, ainsi que son autorisation donnée de construire 1900 unités de logement en Cisjordanie, au cours de cette année.
Les déclarations politiques israéliennes accompagnées par des actions concrètes sur le terrain, montrent clairement qu’il ne s’agit pas uniquement d’une simple manœuvre politicienne mais bien d’une entente déclarée entre Olmert et le mouvement Shaas concernant la colonisation, visant à préserver la coalition du gouvernement israélien.
Cela signifie que le gouvernement israélien n’est pas vraiment sérieux quand il dit vouloir parvenir à un accord, d’autant plus que ces pratiques israéliennes de confiscation de terres et de renforcement de la colonisation s’opposent fondamentalement avec la vision exprimée par le Président Bush portant sur l’existence de deux Etats avant la fin de 2008.
Une vision qui devient impossible à réaliser compte tenu des réalités imposées sur le terrain.
La communauté internationale assume la responsabilité entière de la situation qui prévaut aujourd’hui dans les territoires palestiniens due aux pratiques d’agression israéliennes contraires à tous les accords et Conventions internationales relatives au droit international et humanitaire.
L’attitude de silence observée par la communauté internationale fournit à Israël un soutient indirect à sa politique d’occupation. Le chef du gouvernement israélien a déclaré, suite à son entretien avec la Chancelière allemande Angela Merkel, que la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens allait se poursuivre. Il en a fait de même avec tous les responsables internationaux, y compris le chef de la diplomatie américaine, qui se sont rendus dans la région.
Certes, de nombreuses déclarations internationales sont faites pour demander à Israël d’arrêter la colonisation, mais elles semblent avoir pour objectif de tenter de « satisfaire » les Palestiniens et les Arabes, plutôt que d’exercer une pression réelle et efficace sur Israël.
Cette attitude de la communauté internationale donne à Israël les moyens de continuer sa politique de colonisation et de toutes les autres formes d’occupation, ce qui laisse courir des conséquences très dangereuses sur le processus de paix et annonce par conséquent plus de tensions, plus d’extrémisme dans la région du fait de l’absence d’une solution juste et d’une perspective pour la cause palestinienne.
Ramallah, le 3 avril 2008