Les talkies-walkies des policiers israéliens grésillent, pendant que les fidèles musulmans s’agenouillent sur le bitume, devant eux. La porte des Lions, à l’entrée est de la vieille ville de Jérusalem, devient un lieu de ralliement pour la cause la plus explosive qui soit, côté palestinien : la défense de la mosquée Al-Aqsa sur l’esplanade des Mosquées (mont du Temple pour les juifs). Le soir, les affrontements débutent avec les forces de l’ordre, qui répondent en tirant des balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes. Une quinzaine de Palestiniens ont été blessés mardi 18 juillet.
A la suite de l’assassinat de deux policiers, le 14 juillet, par trois Arabes israéliens, les autorités ont pris une mesure exceptionnelle : le bouclage du lieu saint pendant quarante-huit heures. Puis ils ont installé des portiques de détection de métaux à plusieurs portes d’entrée. Cette mesure, présentée comme une évidence sécuritaire par le gouvernement israélien, fournit un motif de mobilisation à une scène palestinienne éclatée et déprimée, surtout à Jérusalem-Est. Une idée fait consensus : Israël porte atteinte au compromis régissant la gestion et l’accès à l’esplanade des Mosquées, considérée comme le troisième lieu saint de l’islam. Pour cette raison, le Waqf, la fondation pieuse jordanienne qui administre le site, a appelé les fidèles à ne pas se soumettre aux portiques, et à prier dehors.
« Bureaux retournés »
Le soir, ils sont plusieurs centaines à s’agenouiller. Tous connaissent le risque d’escalade. « On est contre la violence, explique Khaled Ghazaoui, imam à la mosquée Al-Aqsa. Mais quand on voit les gens prier dans la rue, entourés par des policiers israéliens, on ne sait jamais ce qui peut se passer. » Selon lui, pas de doute : « Les Israéliens ont un plan ancien, qu’ils réalisent pas à pas : ils veulent prendre le contrôle du lieu saint et le placer sous leur souveraineté entière. »
Une « journée de la... >>Lire la suite sur LeMonde.fr