Là, les garde-frontières égyptiens ne pouvaient rien faire face à la situation humaine déplorable causée par les procédures du blocus sauvage imposé par Israël. Ce dernier perpètre des actes criminels, en tuant et en affamant les habitants de cette région, en coupant l’eau et l’électricité et en interdisant l’acheminement des médicaments. En effet, si les forces égyptiennes étaient intervenues, l’Egypte aurait été accusée de complicité avec Israël.
La même chose avait eu lieu lors de la crise des pèlerins, et l’Egypte avait été obligée d’ouvrir le passage de Rafah contre la volonté d’Israël. Il est clair que cette situation peut se répéter encore et encore tant que nous laissons à Israël et aux Etats-Unis le droit de décider du destin de Gaza et d’obliger ses habitants à se plier à la volonté d’Olmert et de Barak.
Nombreux sont ceux qui ont exprimé leur surprise et leur mécontentement face à l’impuissance arabe mise à nu. Les Arabes n’ont pas bougé d’un pouce sauf quand l’Agence des Nations-Unies pour le secours des réfugiés a lancé des appels au secours. Là, Israël a allégé les sanctions permettant l’acheminement de produits alimentaires et du gaz pendant un seul jour en donnant aux habitants le droit de choisir entre « marcher et vivre dans le noir ou faire chuter le gouvernement de Haniyeh ! ».
Posons-nous une question importante : Israël peut-il entreprendre seul de telles démarches racistes sans une entente arabe et internationale, implicite ou déclarée ? Et cette entente consisterait à exercer le maximum de pression et de punition collective sur les habitants de Gaza qui, jusqu’aujourd’hui, ne se sont pas encore rebellés contre le Hamas.
Si Israël est capable d’adopter des procédures unilatérales qui consistent à fermer les passages, et si les Européens sont devenus complices avec Israël en décidant de retirer leurs représentants, causant ainsi le gel de l’accord des passages, pourquoi l’Egypte serait-elle l’unique pays à respecter l’accord ? Pourquoi hésite-t-elle à adopter une décision unilatérale stipulant l’ouverture du passage de Rafah au lieu d’aider Israël à exécuter son plan ?
Robert Mali, le directeur du Groupe des crises internationales au Proche-Orient, dit que le Hamas a proposé au cours des dernières semaines d’arrêter le lancement de missiles à partir de Gaza si Israël arrêtait ces attaques et ouvrait les passages. Mais Israël a refusé d’alléger le blocus de peur de renforcer la position du Hamas à l’intérieur de Gaza, ce qui va à l’encontre du plan américain et diminue le pouvoir d’Abou-Mazen et du processus fragile de négociations.
Il est clair que c’est cette justification qui explique le silence du Quartette et la nonchalance des Etats arabes. Or, comme le dit Robert Mali, cette théorie est fondée sur des comptes erronés, puisque des pertes pour le Hamas ne signifient pas forcément des gains pour le Fatah.
C’est Israël qui reste le gagnant éternel, puisqu’il est en train d’anéantir à jamais la cause palestinienne et de faire monter la colère et la haine des Palestiniens contre le monde entier. Et en particulier contre l’Egypte qui assume seule la charge du déchirement palestinien, de la faiblesse arabe et de l’implication internationale.
Les Arabes assument avant Israël et les Etats-Unis la responsabilité de la catastrophe humaine à Gaza. C’est un déshonneur historique qui met la cause palestinienne aux portes d’une liquidation totale !