L’armée israélienne a lancé, mercredi 28 juin avant l’aube, l’offensive terrestre qu’elle menaçait de déclencher dans la bande de Gaza après l’enlèvement d’un soldat lors d’une attaque palestinienne.
Les autorités israéliennes ont rejeté les demandes palestiniennes que les femmes et les enfants détenus -illégalement- dans les prisons israéliennes soient relâchés, contre la libération du soldat.
"L’entrée de nos forces a commencé dans le sud de la bande de Gaza", a indiqué un porte-parole militaire israélien à 1 h 30 du matin. Un correspondant de l’AFP sur place a constaté que des chars, des transporteurs de troupes blindés, précédés de bulldozers et d’engins de terrassement, se dirigeaient vers l’intérieur de la bande de Gaza.
Selon un porte-parole militaire, "toutes les actions entreprises par l’armée israélienne visent d’abord à libérer le soldat Gilad Shalit enlevé" dimanche lors d’une attaque palestinienne en bordure de la bande de Gaza, qui a coûté la vie à deux autres soldats et deux assaillants palestiniens.
Il s’est refusé à fournir des indications sur l’importance des effectifs engagés et sur l’ampleur de l’opération en cours. Des sources militaires israéliennes avaient fait état du déploiement de plusieurs milliers d’hommes et de centaines de blindés.
Dans la région de Rafah (Sud), des hélicoptères d’assaut israéliens de type Apache survolaient le secteur et mitraillaient des objectifs.
Il s’agit de la première opération d’envergure contre la bande de Gaza depuis le retrait de ce territoire, en septembre 2005.
Parallèlement, l’artillerie israélienne a repris, durant la nuit, ses bombardements contre le nord de la bande de Gaza. Les tirs avaient été suspendus après la mort, le 9 juin, de huit civils palestiniens dans une explosion sur une plage, imputée à l’armée israélienne.
L’aviation israélienne a mené des raids détruisant au moins deux ponts et la principale station électrique de la bande de Gaza, dans le camp de réfugiés de Nousseirat, provoquant un incendie et plongeant Gaza-ville dans l’obscurité. Selon des sources sécuritaires palestiniennes, la station visée distribuait le courant en provenance d’Israël à 70 % de la bande de Gaza.
Selon des témoins et des responsables palestiniens, les soldats israéliens prenaient position autour de la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, sous la couverture de tirs d’obus des chars, entrés eux aussi en territoire palestinien. Des militants palestiniens prenaient quant à eux position derrière des murs et des talus, se préparant à une offensive israélienne majeure.
Anticipant l’attaque, la résistance palestinienne a dressé des barricades, préparé des caches et des positions d’embuscade.