Photo : L’hôpital al-Shifa la nuit du 13 novembre 2023 - Source : The New Arab
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens a déclaré qu’elle serait contrainte de suspendre ses activités d’aide dans la bande de Gaza dans les 48 heures, le siège israélien limitant l’accès au carburant dont la population a tant besoin.
Dans un message publié lundi sur les réseaux sociaux, Thomas White, responsable de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a déclaré que le carburant n’avait pas été autorisé à entrer dans la bande de Gaza depuis plus d’un mois, alors que les conditions humanitaires ont atteint un niveau critique.
« Les opérations humanitaires à Gaza vont s’arrêter dans les prochaines 48 heures car aucun carburant n’est autorisé à entrer dans la bande de Gaza », a écrit M. White sur X, anciennement Twitter.
Alors qu’Israël continue de bombarder Gaza de frappes aériennes dans le cadre d’une offensive terrestre sur le territoire, un siège coupant l’accès à la nourriture, à l’électricité et au carburant a submergé les organisations qui tentent de venir en aide aux personnes déplacées et blessées par les combats.
Les autorités palestiniennes ont déclaré que les frappes israéliennes sur Gaza ont tué au moins 11 240 personnes, dont plus de 4 600 enfants, depuis le début des combats le 7 octobre, lorsque le groupe armé palestinien Hamas a mené une attaque sur le sud d’Israël qui a tué environ 1 200 personnes, selon les autorités israéliennes.
L’ONU a déclaré lundi que 101 employés de l’organisation avaient été tués à Gaza depuis le début des combats.
À Gaza, où le système de santé est mis à rude épreuve, l’effondrement des services médicaux et de communication a empêché la mise à jour du nombre de victimes depuis le 10 novembre.
Les médecins palestiniens ont déclaré que les hôpitaux manquaient de carburant, ce qui les empêche de sauver des patients, y compris des nouveau-nés en couveuse, car les générateurs d’électricité ne fonctionnent plus.
Les forces israéliennes ont bouclé les abords de l’hôpital al-Shifa dans le nord de la bande de Gaza, bloquant le personnel médical et au moins 650 patients à l’intérieur. Le porte-parole du ministère de la santé, Ashraf al-Qudra, a déclaré que 32 patients étaient morts au cours des trois derniers jours en raison d’une pénurie d’électricité.
Israël affirme que l’hôpital se trouve au-dessus d’un réseau de tunnels utilisés par le Hamas, une accusation que le groupe nie.
« Les chars sont devant l’hôpital. Nous sommes soumis à un siège complet. C’est une zone totalement civile. Seuls les installations hospitalières, les patients, les médecins et les autres civils restent à l’hôpital. Quelqu’un doit arrêter cela », a déclaré le Dr Ahmed El Mokhallalati, un chirurgien, au média Reuters.
Il a ajouté qu’Israël avait bombardé les réservoirs d’eau, les puits et les pompes à eau de l’hôpital et que ceux qui restaient « survivaient à peine ».
Les autorités ont également prévenu que la situation créée par les bombardements et le siège pourrait entraîner l’apparition de maladies, l’accès à l’eau potable étant fortement limité.
« Ce matin, deux de nos principaux distributeurs d’eau ont cessé de fonctionner - ils sont simplement tombés en panne de carburant - ce qui privera 200 000 personnes d’eau potable », a déclaré M. White.
Mansour Shouman, un Palestinien déplacé qui a fui le nord de Gaza et s’est réfugié à l’hôpital Nasser dans le sud de Gaza, a déclaré à Al Jazeera que les conditions sur le site étaient « primitives ».
« Laissons de côté la nourriture et l’eau, l’électricité, le carburant. Il n’y a pas de sécurité, il n’y a pas de protection », a-t-il déclaré. « On nous a dit : « Allez dans le sud, vous y serez en sécurité ». Pourtant, chaque jour, j’entends de plus en plus d’ambulances arriver à l’hôpital. Je vois de plus en plus de gens accompagner leurs proches au cimetière. »
Traduit par : AFPS