ATHÈNES – Le boycott des produits des colonies va-t-il s’étendre de l’Afrique à l’UE ? Un représentant officiel grec, interrogé samedi sur la position de son pays concernant cette question, indique que l’Union européenne envisage une interdiction de l’importation des produits des colonies.
Le diplomate grec ajoute que les comités de l’UE délibèrent en ce moment sur la question des produits des colonies et qu’il est prévu qu’ils présentent leurs conclusions à la Commission exécutive de l’UE afin que celle-ci prenne une décision sur ce sujet.
Selon ce diplomate, les discussions de l’UE incluent l’option de l’étiquetage de tous les produits originaires de tout territoire situé au-delà des frontières de 1967, ainsi que l’option de l’interdiction totale de leur importation.
Ce représentant a rappelé, en guise d’exemple, qu’une interdiction d’importation semblable, frappe les produits issus de la République turque de Chypre du nord (TRNC). L’interdiction signifie que la Turquie est le seul pays qui relie la TRNC au reste du monde.
Le diplomate répondait à des reporters israéliens et palestiniens lors d’un séminaire de l’Initiative de Genève [1] à Athènes.
Il n’a pas fourni d’autres détails sur la position de son propre pays concernant les produits des colonies, un sujet qui a récemment fait les unes des journaux, du fait de la décision officielle du gouvernement sud-africain d’étiqueter tous les produits des colonies, ainsi que de décisions d’unions locales au Danemark et en Grande-Bretagne.
En juillet, le journal britannique The Independent, a publié un dossier juridique rédigé par James Crawford, professeur de droit international à l’Université de Cambridge, qui établit que les gouvernements européens “ont parfaitement le droit d’interdire le commerce avec les colonies israéliennes“ en Cisjordanie.
Selon le rapport, le dossier de Crawford peut renforcer la cause de ceux qui, au Royaume Unis et dans l’Union européenne, cherchent à durcir leur position concernant l’importation des produits des colonies.
Diverses campagnes de boycott ont été organisées au cours des dernières années à travers l’Europe et en Grande-Bretagne.
Le dossier établit aussi que toute nation qui choisirait d’imposer une telle interdiction “sur la base d’une politique publique“ ne contreviendrait à aucun article des chartes de l’UE ni de l’EC.
En outre, Crawford déclare que “en mettant en oeuvre une telle interdiction sur le commerce avec les colonies, l’UE ne violerait pas ses obligations vis-à-vis de l’Organisation internationale du commerce puisque en droit international, la Cisjordanie et Gaza ne peuvent pas être considérés comme partie du territoire d’Israël.“
Mais l’avis du Pr. Crawford rejette tout argument suggérant que les états membres de l’UE seraient obligés – plutôt que simplement autorisés – à imposer une interdiction.
Le diplomate grec a poursuivi en ajoutant qu’Israël et la Grèce se sont rapprochés au cours de ces deux dernières années, ce qui explique que la Grèce soit l’un des seuls pays qui puisse dire la vérité à Netanyahu.
A propos des colonies, il a indiqué : “Nous lui (à Netanyahu) répétons et nous insistons sur le fait qu’elles sont illégales.“ Il écoute, et parfois il se réfère aux tribunaux, comme dans le cas de Migron.“
L’officiel a ensuite discuté la position de la Grèce sur l’Iran et a dit que la Grèce et l’UE ont toutes deux une position différente de celle d’Israël et des USA – et qu’une solution diplomatique, et non militaire, est nécessaire
Traduction AFPS/RP