Le nouveau premier ministre israélien de droite, Benyamin Netanyahu, tente d’apaiser la communauté internationale en se disant prêt à régler le conflit au Proche-Orient, mais sans nullement y œuvrer. Lors de son investiture devant le Parlement (Knesset), Netanyahu, dont le gouvernement s’appuie surtout sur des partis de droite et d’extrême droite, avait omis de parler d’un Etat palestinien.
Son ministre des Affaires étrangères, l’ultranationaliste Avigdor Lieberman, a d’emblée précisé qu’Israël n’était pas lié par le processus d’Annapolis qui a relancé les négociations avec les Palestiniens. A Annapolis (Etats-Unis), fin 2007, l’ancien premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le président palestinien, Mahmoud Abbass, avaient convenu de relancer les négociations de paix, à l’arrêt depuis sept ans, pour parvenir à un accord sur un Etat palestinien, comme prévu par la Feuille de route. Lancée à l’été 2003, cette dernière est un plan de paix élaboré par le Quartette international pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Onu) qui prévoit la création d’un Etat palestinien au côté d’Israël. Ce plan est resté lettre morte.
Netanyahu, chef du parti Likoud, dont le gouvernement est entré officiellement en fonction le 1er avril, n’a guère montré d’enthousiasme pour la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël. Il reste que même les négociations menées avec les Palestiniens par ses prédécesseurs centristes du parti Kadima d’Ehud Olmert, officiellement favorable à un tel Etat, n’ont mené nulle part. Olmert s’est prononcé pour la solution de deux Etats coexistant pacifiquement, mais n’a pas réalisé de progrès notables durant plus de vingt rencontres avec le président Mahmoud Abbass.
Pour sa part, Netanyahu propose en priorité des mesures susceptibles d’améliorer les conditions économiques en Cisjordanie occupée, plutôt que de chercher à négocier un accord de paix avec l’Autorité palestinienne. En refusant d’appuyer la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël, Netanyahu provoquera une tension avec l’Administration américaine du président Barack Obama qui entend relancer le processus de paix, selon la vision de « deux Etats pour deux peuples ». Il ravivera surtout la crainte d’une aggravation du conflit avec les Palestiniens, car Netanyahu est notamment favorable à la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie. Sur le fond, les problèmes divisant Israël et les Palestiniens restent les mêmes : le tracé des frontières, le partage de l’eau, le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens. La prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas a même ajouté une nouvelle dimension au conflit. Un arrêt total du processus de paix est donc à craindre.
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