Le Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (CEOLP), réuni sous la présidence de Mahmoud Abbas, a « décidé de lancer les préparatifs en vue d’organiser des élections présidentielle et législatives dans les prochains mois, pour répondre à la volonté du peuple palestinien, au plus tard en septembre », selon un communiqué lu par le secrétaire général de cette instance, Yasser Abed Rabbo.
Il a appelé « l’ensemble des factions palestiniennes à mettre de côté leurs réserves, notamment leurs différends », en allusion au Hamas.
À Gaza, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a rejeté cet appel, comme le mouvement l’avait déjà fait pour le scrutin municipal. « Cette procédure est invalide car le président Abbas n’a aucune légitimité et n’est pas habilité à organiser de telles élections ».
Le Hamas conteste la légitimité de M. Abbas, dont le mandat, qui a expiré en janvier 2009, a été prolongé jusqu’à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle afin d’éviter un vide institutionnel.
La direction palestinienne a dans le même temps exprimé son « soutien au peuple égyptien dans sa détermination à apporter du changement et à consolider la démocratie », a indiqué M. Abed Rabbo, une première depuis le début du mouvement de contestation qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak.
L’Autorité palestinienne a paru solidaire jusqu’au bout des régimes en place en Egypte, premier pays arabe signataire d’un traité de paix avec Israël et à ce titre acteur clé dans les négociations, et en Tunisie, qui accueillit de 1982 à 1994 la direction palestinienne avant retour à Gaza.
Elle a même systématiquement empêché les rassemblements de soutien aux soulèvements, au nom de la « non-ingérence dans les affaires de pays frères ».
Pour une Autorité palestinienne ballottée par les répercussions de ces mouvements populaires et la diffusion en janvier par la chaîne Al-Jazira de centaines d’archives sur les pourparlers avec Israël de 1999 à 2010, ces scrutins annoncés représentent un test de sa légitimité dans l’opinion.
Mais ils ne devraient se tenir que dans la seule Cisjordanie, compte tenu du refus du Hamas à Gaza [1], et d’Israël qui interdit toute activité politique palestinienne à Jérusalem-Est, occupée et annexée en 1967.
Les documents publiés par Al-Jazira montrent des négociateurs palestiniens prêts à des concessions importantes sans contreparties apparentes d’Israël sur certains dossiers cruciaux, comme Jérusalem-Est et le sort des réfugiés.
Un membre de la direction palestinienne, Saëb Erakat, a d’ailleurs démissionné samedi de ses fonctions de négociateur en chef de l’OLP afin « d’assumer sa responsabilité pour le vol de documents dans son bureau », de surcroît « falsifiés » selon lui [2].
L’Autorité palestinienne avait déjà appelé à des élections générales pour le 24 janvier 2010, avant d’y renoncer face au refus du Hamas de les organiser à Gaza.